meditation dominicale
Méditation 24e dimanche du Temps Ordinaire 15 septembre 2024
Évangile selon saint Marc (8, 27-35)
En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. » Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »
PAROLE CRUCIFIÉE
Il ne savait pas qu’il ne savait pas ce qu’il disait. Difficile apprentissage, pour Pierre, de la parole. De la fulgurance de la formule surgie d’une question posée en route à la prétention d’en connaître la profondeur, il n’y a qu’un pas. Pierre n’a pas mis longtemps pour le franchir et faire l’expérience de la grâce et de la chute. La grâce d’une parole de reconnaissance mettant un nom qui sonne comme une libération pour tout un peuple en attente. La chute d’un homme qui a cru que cette parole était un pouvoir. La chute d’un homme qui a écrasé cette parole qui cherchait à se dire et à se déployer au-delà de la formule.
Comme c’est difficile d’écouter, d’écouter la parole jusqu’au bout du chemin qu’elle trace. Pierre a voulu reprendre le contrôle. Le Christ ne peut pas terminer sur une croix. Il déraille. Les anciens, les scribes, les grands prêtres ne peuvent pas décider une telle chose. L’histoire n’est pas celle-là… la parole de pouvoir se cache, prend à part, essaie d’être à la manœuvre. La parole libre se livre, se partage au grand jour, ne craint pas les conséquences, ne se dérobe en rien. La parole libre embrasse et par là possède tous les pouvoirs. Elle désarme, parce qu’elle choisit. La parole souveraine choisit la croix pour montrer son pouvoir d’être tuée et de ressusciter.
Il faut encore un peu de temps et de chemin à Pierre, aux disciples et à la foule pour accepter ce trajet devant lequel ils sont soudainement placés. L’abîme qui sépare Jésus des siens est patent. Sa solitude est déjà celle de la croix. Pourtant, c’est le monde entier qu’il va prendre dans son cœur, sauver sur la croix, serviteur de l’amour, Christ régnant sur tous les temps à venir, libérateur de tous les pouvoirs de mort.
Oui, il te faudra aller jusque-là pour nous sauver de nous-mêmes, de nos idées, de nos tentations de pouvoirs et de nos abus de paroles. Toi, c’est en parole et en actes que tu traces la route de tes disciples y compris de ceux qui avaient des envies d’être par-dessus leur maître. Béni sois-tu de nous remettre à notre place: à ta suite, bienheureux larrons trouvés dignes de ta vie en croix.
Qui est Jésus dans ma vie ?
Un prénom dans une prière apprise par cœur ? Une idole ou star de plus, parmi d'autres stars ? Quelqu'un de célèbre qui a vécu il y a longtemps ? Un ami intime à qui je peux parler de tout ? Et peut-être beaucoup plus qu'un ami ?
Tu es Celui qui m'emmène et toujours plus loin m'entraîne près de ton Père et près de mes frères.
Celui qui m'apprend l'humilité et la grandeur, le silence et la parole, l'ouverture et l'accueil, l'amitié et le pardon, le goût de me donner pour faire vivre et en vivre.
Celui qui me saisit et m’élève à la hauteur de ta grandeur.
Celui qui me trace d’une huile sainte à mon baptême,
Celui qui me marque d’une marque ineffaçable, celle de ton immense bonté pour moi et toute l’humanité.
Tu es Celui qui m'envahit d'une force Celle de ton Esprit, souffle de ta vie.
Equipe Evangile&Peinture - Marie-Dominique Minassian - Peinture Bernadette Lopez - Extrait de l'Echo d'Ozanam N°107 -Vincent Ravince - prêtre spiritain
Méditation 21e dimanche du Temps Ordinaire 25 août 2024
Evangile Jean (6, 60-69)
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! » Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le fils de l'homme monter là où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Dans la 1ère lecture, Josué est amené à choisir ! Face à la tentation que représentent les idoles cananéennes, l'engagement que Josué demande au peuple prend la forme d'un choix radical. Avec enthousiasme, le peuple répond « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres
dieux ! Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ! »
« Voulez-vous partir, vous aussi ? » Le Christ attend, impuissant, la libre réponse de l'homme. C'est Pierre qui parle au nom de tous. Sa profession de foi prend une allure moins assurée que dans les autres évangiles
: « A qui pourrions-nous aller ? » A certaines heures de désarroi, il ne reste que cette certitude : quitter le Christ ne mènerait à rien : Je ne sais où tu veux me conduire, Seigneur, encore moins si j'aurai la force de t'y suivre, mais où pourrais-je aller sans toi ?
"Voulez-vous partir vous aussi ?". C'est l'heure du choix. La plupart du temps, nous avons à faire de petits choix fatigants et quotidiens comme dans une randonnée où le chemin n’est pas balisé. Chaque pas demande une grande attention. Dans notre vie, chaque jour, des pas à faire, des choix à poser…
Choix qui constituent dans notre identité, et notre identité de chrétien. Le choix est clair dans l'évangile : continuer à écouter Jésus ou partir nous aussi. Accepter d'écouter sa parole et en vivre. Le texte d'aujourd'hui parle à nouveau de "manger sa chair et boire son sang". Il y a là des allusions claires à la mort de Jésus. Le style qu'il a adopté, les choix qu'il a posés l'ont mené jusqu'au don de sa vie, jusqu'à la mort, par fidélité à son engagement envers Dieu et envers les autres, surtout les plus abimés et les plus méprisés.
"Voulez-vous partir vous aussi ?". Choisirons-nous d'engager notre vie dans la ligne de Jésus, de vivre selon son esprit, d'adopter son style de vie ? Ou bien choisirons-nous un chemin moins exigeant, une voie qui flatte notre désir de réussite immédiate ? Le chemin que propose Jésus, ce sont les béatitudes, le bonheur pour ceux qui, au cœur de l'épreuve, font confiance à Dieu le Père. Ce qui compte, c'est notre relation aux autres et surtout aux plus démunis et aux plus faibles. C'est la façon dont nous restons dignes de notre humanité, fidèles à notre être profond qui est image et ressemblance de Dieu.
Le monde nous prend pour des fous. Nous nous accrochons à une parole, à du pain et du vin, à presque rien, en somme, et nous proclamons par notre Espérance que ce pain et ce vin sont la porte unique vers la vie qui ne s'éteint plus, vers la vie avec Celui de qui vient toute vie. C'est vrai que nous sommes fous. 2000 ans après, il ne nous reste plus que ces quelques mots du Maître et le pain partagé chaque dimanche.
Seigneur, ceux qui veulent t'emboîter le pas n'ont pas à s'évader de la vie.
Bien au contraire... « Manger ta chair et boire ton sang », c'est accueillir tout ton être.
Transfusion de sang divin... pour transformer nos existences, nos sociétés, le monde.
Equipe Evangile@Peinture - Extrait de l'Echo d'Ozanam N°417- Vincent Ravince- prêtre spiritain - Peinture Bernedette Lopez - Fribourg
Méditation 16e dimanche du Temps Ordinaire 21 juillet 2024
16ème Dim. Ord B - Marc ( 6 30-35 )
En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
‘Ils étaient comme des brebis sans berger’
Dans l'Evangile de ce jour, Jésus est saisi de compassion envers ces gens, parce qu’ils sont comme des brebis sans berger. Alors, il se met à les enseigner longuement. Cette foule recherchait un guide, en langage biblique un ‘berger’. Or Jésus répond à cette demande en instruisant longuement cette foule, mais l’évangéliste ne rapporte pas cet enseignement.
Prenons conscience de cet irrésistible besoin de l’humanité de connaître et comprendre son environnement et sa destinée, mais aussi du constant risque d’égarement, parce que tant d’hommes errent comme des brebis sans berger. Des doctrines et des pratiques de tous genres, des ésotérismes, des mysticismes, des dévotions, etc., se déversent par de multiples réseaux, jusqu’à former un énorme supermarché de la religiosité.
Or, Dieu a envoyé des rois, des prophètes pour enseigner son peuple, se faire connaître et répondre à toutes les questions fondamentales de l’humanité. Dieu a fait encore bien plus que cela, il a envoyé son Fils répondre à nos questions. Ainsi, en commençant son ministère de ‘Pasteur’, Jésus a entrepris lui-même d’instruire son peuple, pour lui montrer le chemin de la vie.
À partir de dimanche prochain, nous recevrons le substantiel enseignement de Jésus, en actes et en paroles, sur le Pain de vie. Il s’agit bien d’un enseignement permanent, car Jésus continue à nous instruire chaque dimanche, c’est une des principales fonctions de la liturgie que de communiquer sans interruption la Parole de Dieu, que nous ne soyons plus jamais des « brebis sans berger », mais que les pasteurs des Églises organisent sans faille la communication du Berger, Jésus, avec ses assemblées.
Nos sociétés ne manquent pas de ‘bergers’. Dans le secteur des religions et des courants spirituels, il y a pléthore ! Des familles peuvent être ainsi tiraillées ou déchirées par les adhésions et les choix des enfants ou leurs fréquentations. Quelles sont vos expériences et vos appréciations à ce sujet ? Comment partager la conviction que seul Jésus est le Bon Pasteur ?
Dieu, berger de ton peuple, nous te bénissons pour la sollicitude de ton Fils pour tes assemblées et pour chacun de nous. Mais vois aussi le désarroi de tant ’hommes, déroutés par la multitude des doctrines et par les conflits à l’intérieur de nos Églises. Ils se sentent comme des brebis sans pasteur. Que la bonne nouvelle de Ta Paix retentisse dans le monde entier, que tous les hommes trouvent place sur la barque qui les sauvera des tempêtes de la haine et du mal.
Equioe Evangile@Peinture - Extrait de l'Echo d'Ozanam N°413 - Vincent Ravince - communauté spiritain de Fameck - Peinture Bernadette Lopez - Fribourg
Prière universelle 15e dimanche du Temps Ordinaire
Évangile selon saint Marc (6, 7-13)
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient
TRANSMISSION APOSTOLIQUE
Jésus, pour la 1ère fois, envoie les douze, 2 par 2. Deux, c'est déjà, une communauté. C'est le passage du singulier au pluriel, du "Je" au "Nous". C'est déjà l'Eglise ! Jésus "envoie". Il s'agit de partir. Et le seul bagage c'est un bâton pour marcher et des sandales aux pieds. La vie du chrétien c'est donc la marche ! La maison des disciples de Jésus c'est le chemin. Marc précise que si le disciple entre dans une maison, ce n'est qu'en prévision de son départ. Mais la marche que Jésus ouvre devant nous n'est pas celle des jambes et des pieds, c'est la marche du cœur ! Il s'agit moins d'aller jusqu'au bout de la terre que d'aller jusqu'au bout de soi-même ! Jésus, qui a foi en eux, malgré leurs limites et leurs faiblesses, envoie ses disciples en mission sans leur transmettre d’exposé théologique. Il n’a pas besoin de professeurs mais de témoins ! Ni provisions, ni argent, ni vêtement de rechange, parce que les disciples du Christ, vagabonds de Dieu, n’ont rien à vendre, mais portent une richesse folle, un trésor inestimable ! Il fallait qu'ils n'aient rien pour qu'on voie bien qu'ils avaient tout !
Dieu de lumière, tu nous as comblés en Jésus Christ, ton Fils bien aimé. Il s’est dépouillé de tout, pour vivre en pauvre dans notre humanité. Mais l’immense richesse de son amour, il nous la partage chaque jour : Il nous libère du mal, il nous communique la Bonne Nouvelle, il nous appelle à sa suite, il nous ouvre les portes de la vie, il nous a obtenu le pardon, il fait advenir ton Règne au milieu de nous, il nous permet de devenir tes enfants. Nous te bénissons pour la Mission que Jésus poursuit aujourd’hui dans ses Églises et nous te prions : que ton Esprit vienne au secours de nos faiblesses, qu’il nous enrichisse de la seule richesse, ton Règne en nous. Que nos paroles, nos gestes et nos initiatives de chaque jour, dans les humbles tâches de nos métiers et de nos activités, soient au service de ton Règne d’amour et de paix.
Prière
Fais, Seigneur, que nous ayons l'audace de nous dépouiller
de tout pour mieux passer les frontières de nos cœurs
et rencontrer nos frères : Ouverts, simples et vrais !
Fais que nous marchions sur tous leurs chemins
où tu nous envoies, pour chasser le mal
et témoigner de ton Amour, Bonne Nouvelle pour tous !
Equipe Evangile&Peinture - Extrait de l'Echo d"Ozanam N°412- Vincent Ravince - communauté spiritains de Fameck - Peinture Bernadette Lopez
Méditation 14e dimanche du Temps Ordinaire 30 juin 2024
Évangile selon saint Marc (6, 1-6)
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
SEIGNEUR, APPRENDS- NOUS A ETRE VRAIS
Notre époque est caractérisée par l’apparition de « l’homme sans vocation ». On ne conçoit plus de réels projets d’avenir. Nos amitiés se réduisent au cadre étroit de l’instant présent : confort économique, satisfaction des besoins sentimentaux, sécurité à la maison et au travail, liberté absolue... À l’opposé de ces objectifs très personnels et souvent très égoïstes, la vraie vocation de l’être humain est d’être au service des autres. Elle est communautaire et fraternelle, et donne un sens à la vie. Pour être au service des autres, nous n’avons pas besoin d’être des gens exceptionnels ! L’évangile nous invite à réfléchir sur nos échecs, occasion de nous accepter nous-mêmes, de grandir dans l’estime de soi, et de faire croître notre foi.
Ce défi me fait penser à Jésus qui (après tant de jours exceptionnels) revient dans son village. Pour les habitants de son village, il n'est que le ‘fils du charpentier’. Lorsque Jésus dépasse la frontière de ce qui est connu, de ce qui a toujours été fait, quand il ouvre des chemins nouveaux, alors on commence à s'étonner, puis ce sont les rumeurs et les peurs face à la nouveauté. « Il faut qu'il reste comme nous, qu'il ne change pas, et surtout qu’il ne nous change pas ! » Jésus revient chez lui alors qu’ailleurs il a posé tant de beaux signes pour ouvrir les cœurs et les regards. Mais dans son village les gens se méfient et l'enferment dans ce qu'ils croient savoir de lui.
C'est le risque d'enfermer les autres, et le monde, et l'avenir, dans notre propre vision toujours bien étriquée, lorsque nous ne sommes pas abreuvés à la Source véritable qui nous ouvre et nous découvre à nous-mêmes.
Profitons de ce temps de vacances et de repos pour nous laisser questionnés et bousculés par la Parole de Dieu, pour nous laisser entraîner à l'extérieur de nous-mêmes, pour nous laisser grandir au rythme de l'Esprit du Ressuscité.
Bon week-end, sans oublier de voter... pour éviter l'enfermement et les peurs qui habitaient ces pauvres habitants de Nazareth !
Equipe Méditation@Evangile – Extrait de l’Echo d’Ozanam N°411 – Père Vincent Ravince – communauté spiritaine de Fameck – peinture Bernadette Lopez
Quand tu te fais l’un de nous, Seigneur,
fils de charpentier ou voisin d’à côté,
quand ta voix vient de trop près, nous ne t’écoutons plus !
Nous ne voulons te voir que là où cela nous arrange !
Mais toi, tu veux nous sauver au cœur de nos faiblesses, là où ça dérange :
Dans notre vie quotidienne,
là où sont ancrées nos manies,
nos petitesses et nos rétrécissements du cœur.
Seigneur, apprends-nous à être vrais,
à nous ouvrir à ta Parole,
à laisser s'engouffrer en nous ton Esprit.
Méditation 13e dimanche du Temps Ordinaire 30 juin 2024
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (5, 21-43)
En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.
FOI PROSTERNÉE
Un homme de haut rang désespéré à l’idée que sa fille meure, une femme abusée et malade en quête d’un miracle… Voilà deux personnes qui se frayent un passage dans la foule et se retrouvent prosternées aux pieds de Jésus : l’un pour supplier qu’il vienne sauver sa fille, l’autre pour reconnaître avoir touché son manteau et en avoir été guérie. Dans les deux cas, Jésus s’est laissé toucher. Il part avec l’homme au chevet de sa fille. Et c’est alors que l’on voit la foule partir avec eux, que cette femme vient par derrière pour tenter sa chance et ravir une hypothétique guérison. L’intuition est juste dans les deux cas. Jésus est la source de tous les possibles et de toutes les grâces.
C’est la foi qui s’aventure à les rêver et à les demander à Celui qui peut tout. C’est la foi qui sait reconnaître la source de tout bien. Il n’y a rien de magique. La foi dépose tout aux pieds de Jésus et s’abandonne à son pouvoir et à son vouloir. Et elle y revient pour reconnaître la source de tout bien, vivre l’action de grâce. La foi place dans les pas de Jésus, ajuste à ses paroles et à ses demandes. La foi relie au maître de la vie qui n’a que faire des railleries extérieures. La foi focalise sur l’impossible et le fait advenir. Le réel se plie à la foi car la foi donne de désirer ce que Dieu veut: la vie pour tous. Pas la vie désespérée, ni la vie à la dérobée, mais la vie debout, libre.
La foi sait reconnaître en Jésus cette source de vie heureuse. Tout en nous y aspire, pour nous même, mais aussi pour tous ces autres qui ne savent plus vers qui se tourner pour que le fatalisme ne nous emporte pas tout vivant. La maladie, la mort, le mal qui étreignent notre histoire personnelle et collective trouvent aux pieds de Jésus un contrepouvoir, une écoute, un écho, une force de traverser l’épreuve, une issue pour aller de l’avant.
La prosternation n’est pas facultative. Elle est l’expression d’une morsure, d’un désir de vivre qui embrasse le réel, l’extirpe de l’impasse et s’en remet à plus grand. Le temps et l’espace n’ont plus d’emprise sur les croyants. Ils sont sûrs d’avoir gain de cause, ici et maintenant. Prosternés, ils guettent la grâce.
Equipe Evangile&Peinture - Marie-Dominique Minassian - Peinture Bernadette Lopez
Souffle de l’amour du Christ,
Esprit Saint,
en chacun de nous tu déposes la foi :
elle est une confiance toute simple,
si simple que tous pourraient l’accueillir.
Connu ou ignoré,
dans nos obscurités,
tu allumes un feu
qui ne s’éteint jamais.
prière de fr.roger, de Taizé
Méditation Fête de la Sainte Trinité 2024
Évangile selon saint Mathieu (28,16-20)
En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
BAPTÊME PERPÉTUEL
Nous faisons partie des nations que les apôtres étaient appelés à baptiser au nom du Père, du Fils et de l’Esprit. Proposer le baptême aux nations, ne consistait pas à leur imposer de vivre sous les prescriptions de la Loi juive. Il a fallu très vite sortir du légalisme pour suivre Jésus-Christ sur d’autres chemins.
Aujourd’hui comme hier, baptiser les nations au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, ne consiste pas à leur imposer nos manières de penser. Vouloir que les autres deviennent comme nous, c’est réduire Dieu à être l’Un sans l’Autre et c’est faire de Lui une idole de nous-mêmes. Il ne s’agit pas de chercher à réduire leur différence puisque, bien loin d’être un obstacle à la rencontre, elles en sont la condition. Il s’agit d’avoir un profond respect pour l’histoire singulière de chacun. Lui dire « bonjour » de la part de Dieu c’est croire qu’il est bon ce jour où nous accueillons l’étranger parmi nous comme un frère en humanité. Dieu n’est jamais l’Un sans l’Autre .
Jésus-Christ est là tous les jours jusqu’à la fin du monde pour nous rappeler que nous ne pouvons pas construire d’unité entre les hommes sans respect des différences. Il nous invite à croire qu’à sa suite nous pouvons de jour en jour incarner le mystère de la Trinité sur la terre des hommes. C’est aujourd’hui le moment favorable pour accomplir cette œuvre de salut." France souviens-toi de ton baptême"
Equipe PU@Evangile – Extrait de l’Echo d’Ozanam – N°405 – Vincent Ravince – communauté spiritaine de Fameck – Peinture Bernadette Lopez
Méditation 4e dimanche du temps ordinaire
Évangile selon saint Marc (1, 21-28)
Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.
LA PAROLE DE JESUS MET DE L'ORDRE
Quel démarrage ! À peine Jésus vient d’appeler ses disciples pour en faire des pêcheurs d’hommes que se présente une première situation. C’est d’abord par la parole que Jésus éblouit. La comparaison avec les scribes donne à penser. En quoi cette parole-là est différente ? Pourquoi fait-elle autorité? L’évangéliste ne dit rien du contenu mais il présente simplement son effet sur ses auditeurs. La parole de Jésus rejoint, parle au cœur. Elle sert la vie. Elle crée un pont.
« Tais-toi ! Sors de cet homme. » ordonne Jésus à l’esprit « mauvais » qui habitait ce pauvre fou, capable de mélanger le vrai et le faux – comme cela se pratique si bien aujourd’hui-.
Jésus parle et agit avec autorité. Sa présence dérange les forces qui se mettent en travers de la libération de la vie, de la vérité. Les réactions peureuses nous font découvrir ce qui est à l'œuvre. Jésus nous offre de devenir « co-auteur » de notre existence et nous aide à nous débarrasser des esprits réels ou fictifs qui ont pris le pouvoir sur nous et qui nous tirent vers le bas. Jésus donne à voir les oppressions qui nous entravent et met en œuvre le pouvoir pour nous en extraire.
Le démon a trouvé plus fort que lui ! Jésus impose le silence aux paroles blessantes et qui tuent. La parole de Jésus est bienveillante, et elle fait ce qu’elle dit : elle chasse la malveillance, elle nous délivre du mauvais. La Parole de Jésus met de l’ordre ; elle ordonne à Dieu, elle relie à Dieu.
En ce dimanche, laissons Dieu mettre de l'ordre dans nos vies bien folles ; prenons quelques instants pour faire silence, et Le laisser agir, parler avec autorité, pour nous faire grandir ! Heureuse rencontre avec Jésus qui redonne envie de vivre. Les forces de mort ne peuvent que capituler devant ce désir impérieux que nous ayons la vie du Père en nous. Il nous réveille, nous ressuscite.
" Oui, Seigneur, que ta Parole nous libère, et manifeste ainsi en nous toute son autorité ! Donne-nous de savoir nous taire afin que nous nous laissions pleinement envahir par la puissance de ton Esprit d’Amour et de Paix !"
Equipe Méditation@Evangile – Extrait de l’Echo d’Ozanam N°388 – Vincent Ravince - spiritain – Marie-Dominique Minassian - Peinture Bernadette Lopez
Méditation 2e Dimanche de l'Avent (B)
Évangile selon saint Jean (1, 35-42)
En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Il leur dit: « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire: Pierre.
VITALITÉ ÉVANGÉLIQUE
C’est une très belle page d’évangile qui nous est offerte en ce dimanche. Il y a beaucoup de silence. Des plans reculés, quasi panoramiques, embrassant les allées et venues de Jésus. Des gros plans sur Jean-Baptiste, reconnaissant en Jésus l’Agneau de Dieu. Sur Jésus aussi, qui accueille ces deux disciples et regarde Simon. Des paroles essentielles faisant passerelle pour les disciples autorisés à suivre un autre. Il y a de l’introspection dans la question de Jésus qui appelle une réponse. Il y a de la liberté, de l’espace offert à ces deux disciples pour entrer dans l’intime du maître désigné. Entre Jean-Baptiste et Jésus, le passage de témoin est acté. La liberté de Jean-Baptiste et son effacement devant l’Agneau signent l’aboutissement de sa mission et de son enseignement. La liberté de Jésus devient l’espace pour que d’autres puissent faire l’expérience de l’évangile et de son mouvement. La vie panoramique de Jésus est accessible à tous. Il n’y a qu’à venir voir !
Simplicité déconcertante qui suffit à accrocher son cœur. Jésus donne consistance à tous ceux qu’il touche. “Tu t’appelleras Pierre”. Genèse d’un nom et d’une vocation nés d’un regard et d’une chaîne de rencontres. Nous avons ici la vitalité évangélique à ses premières heures qui perdure aujourd’hui encore à chaque conversion et bouleversement d’évangile. L’attraction de la bonté incarnée n’a pas besoin d’explication. Son rayonnement suffit à réveiller les cœurs transis. L’évangile est en marche. Il nous traverse, nous percute et nous envoie. C’est dans le choc et la douceur d’un regard que tout cela se noue. C’est Dieu lui-même qui nous regarde depuis le cœur de chacun de ses disciples, depuis le premier jour de la création. Il nous confie son regard qui passe entre nous pour le poser sur tous ses enfants. Qu’y verront-ils ?
Ne pas gêner le regard de Dieu... S’offrir corps et sang pour que l’amour vive, grandisse. Gagner en consistance en ne perdant rien de la vie du maître et en transparence en ne retenant rien du don qu’il nous fait. Gagner en reconnaissance: c’est lui l’Agneau de Dieu.
Équipe Évangile&Peinture - Marie-Dominque Minassian - Peinture Bernadette Lopez
Méditation Epiphanie du Seigneur
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (2, 1-15)
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
Après leur départ, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils. ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Moment favorable
La ville de Bethléem, aujourd’hui, est le lieu le plus improbable pour la naissance du Sauveur. Entourée d’un immense mur, cette ville de Judas est le lieu inattendu par excellence pour accueillir le libérateur et pourtant, c’est bien là que Jésus est né.
À son époque, il en allait différemment : tout le monde savait que Bethléem accueillerait le Messie, car elle était la ville de naissance du roi David : son descendant devait naître là-bas. Hérode et tous les scribes, les spécialistes de la religion, savaient que de Bethléem sortirait un berger, mais le seul problème était de savoir quand. À l’inverse, les rois mages ont su lire les astres, les signes des temps : ils savaient quand le roi du monde devait naître, mais ils ignoraient où.
Bien souvent, nous sommes un peu comme Hérode. Nous connaissons la Bible et nous savons où attendre Dieu : dans les sacrements, le prochain, la lecture de la Torah, du Coran, de la Bible. Pour autant, nous ne le voyons pas toujours et nous risquons de rater le moment favorable, car nous ne sommes pas assez attentifs aux signes des temps.
J’ai eu la joie de reconnaître, un signe donné par Dieu et j’ai éprouvé le besoin d’être guidé par des hommes, des femmes, des prêtres et des laïcs et des personnalités de tous horizons et de comprendre. Comme beaucoup de chrétiens, fidèles au baptême, je suis disciple du Christ, missionnaire de Sa lumière. Mission, qui n'est pas affaire de stratégies ou de moyens, mais le résultat d'une expérience, celle de l'échange d'un regard entre Dieu et l'homme, celui de Jésus sur Pierre ou celui d'un nouveau-né sur nous.
Admirer un nouveau-né nous comble de bonheur. Que dire quand il s’agit du Messie, du Fils de Dieu, de cette étoile qui brille dans les ténèbres ? Comme les mages, nous pouvons nous mettre en route, à la rencontre du Sauveur en accueillant son amour gratuit Sur nos chemins de solitude, de souffrance, d’incompréhension, nous pouvons nous laisser guider par sa divine et mystérieuse lumière. Le moment est favorable aujourd’hui pour l’accueillir « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Rencontrer Dieu lui-même, dans l'invisibilité et une discrétion inouïe, ne laisse pas indifférent. Les mages, Balthasar, Gaspard, Melchior repartent évidemment par un Nouveau Chemin. Celui qu'ils ont adoré, ils le croient déjà, est le Chemin, la Vérité et la Vie.
L’épiphanie est la fête de la manifestation du Christ dans l’humilité de la condition humaine. A la suite des mages, en ce début d'année, déplaçons nos petits horizons réduits à nos idées et à nos pensées du moment. Accueillons l'invisible d'un Dieu qui se dit totalement avec nous par cet enfant exilé puis en ce jeune adulte, nommé roi éphémère par ceux qui vont le tuer, jeune crucifié qui révèle sa véritable royauté en pardonnant à ses bourreaux, en donnant sa vie, en triomphant de la haine, du péché et de la mort. Christ est de retour par son Esprit Créateur en nous et parmi nous : contemplons son humble présence au cœur de ce monde dans la douleur d’un enfantement.
Accueillir le fruit du mystère de la nativité dans nos vies
Equipe Méditation@Evangile – Frère Olivier Catel - Vincent Chopart spiritain - François Roger – Peinture Arcabas et Bernadette Lopez