meditation dominicale
Méditation du 5ième dimanche de Pâques 2025
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (13, 31-33a.34-35)
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Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
« VOICI QUE JE FAIS TOUTES CHOSES NOUVELLES »
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« Voici que je fais toutes choses nouvelles » : ciel nouveau, terre nouvelle, Jérusalem nouvelle ; voilà notre avenir, nous dit Saint Jean, notre « à-venir » en deux mots, ce qui vient. Finies les larmes, la mort, finis les pleurs, les cris, la tristesse… c’est du passé : premier ciel, première terre ont disparu. Autrement dit, le passé est passé, FINI.
Evidemment Jean anticipe ; il nous a bien prévenus : son livre est un livre de visions, il révèle l’avenir pour donner le courage d’affronter le présent.
Premier ciel, première terre, cela nous renvoie au récit biblique de la Création ; donc pour aborder ce passage de l’Apocalypse, il faut ouvrir le livre de la Genèse. Le premier chapitre présentait la Création, ce que l’Apocalypse appelle « la première création » comme tout entière bonne : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon. » (Gn 1,31). Et pourtant, nous faisons chaque jour l’expérience des pleurs, des cris, de la tristesse, de la mort, comme dit encore l’Apocalypse. Et c’est la suite du livre de la Genèse, le récit du fruit défendu, qui nous dit ce qui pervertit la bonté de la Création ; il nous dit que la racine de toutes nos souffrances est dans la faille qui s’est creusée entre Dieu et l’humanité : ce soupçon originel qui ruine sans merci l’Alliance proposée… soupçon qui pousse l’humanité à prendre des chemins qui ne lui réservent que des échecs.
Tout au long de l’histoire biblique, le peuple élu s’est entendu rappeler par les prophètes dans la voie de l’Alliance : la seule voie du vrai bonheur, c’est que Dieu habite vraiment parmi nous… que nous soyons son peuple, qu’il soit notre Dieu, que l’Alliance soit restaurée sans faille, comme un dialogue d’amour, comme des fiançailles… c’est la soif d’Israël tout au long de son histoire.
LES NOCES DE DIEU AVEC L’HUMANITE
Désormais la victoire est totale, suggère l’Apocalypse . Et avec elle, toute forme de mal : toute forme de souffrance, de larmes, de cris, de mort. Ce que l’humanité attend, sans toujours le savoir, ce que l’univers tout entier attend, c’est l’accomplissement de ce grand projet que Dieu forme depuis la création du monde : instaurer avec l’humanité une Alliance sans ombre, un dialogue d’amour.
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Le thème des noces de Dieu avec l’humanité nous paraît toujours audacieux, mais il est très présent dans la Bible dès l’Ancien Testament, chez les prophètes Osée ou Isaïe, par exemple, et dans le Cantique des Cantiques. Il est présent aussi dans le Nouveau Testament, à commencer par le récit des noces de Cana, pour ne citer que lui.
Et dans notre texte de l’Apocalypse, on réentend cette promesse sous deux formes : d’abord, dans l’image de la Jérusalem nouvelle, « toute prête, comme une fiancée parée pour son époux » ; et ensuite dans l’expression « Dieu avec eux » : le mot « avec » ici est très fort, il dit l’Alliance de l’amour, l’Alliance d’un couple. « Et j’ai entendu la voix puissante qui venait du Trône divin ; elle disait : Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux. » Tous ceux qui, parmi nous, portent le merveilleux prénom d’Emmanuel (qui signifie littéralement « Dieu avec nous ») sont des rappels vivants des promesses de Dieu…
Et voici que la Jérusalem nouvelle « descend d’auprès de Dieu ». Le centre de la nouvelle Création porte le nom de la ville sainte qui, depuis tant de siècles, symbolise l’attente du peuple élu : le nom même de Jérusalem signifie « Ville de la justice et de la paix… Et, en même temps, cette nouvelle cité « descend d’auprès de Dieu », et elle est dite « nouvelle » : ce qui veut dire qu’elle n’est pas seulement œuvre humaine. Cela signifie que le Royaume de Dieu que nous attendons et auquel nous essayons de travailler est à la fois en continuité ET en rupture avec cette terre : voilà de quoi galvaniser notre énergie ! Nous sommes invités tout simplement à collaborer avec Dieu.
Notre œuvre sur cette terre contribue au renouvellement de la Création, car l’intervention de Dieu transfigurera nos efforts.
On entend résonner ici les paroles de Paul : « Les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. Car la Création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu… elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet : la Création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. » (Rm 8,19-22).
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Equipe Evangile@Apocalypse – extrait de Marie-Noëlle Thabut,- François-Dominique Roger – Peinture Bernadette Lopez
Méditation du 4ième dimanche de Pâques 2025
Évangile selon saint Jean (10, 27-30)
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En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
LIEN SÛR
Il n’en faut pas plus… non, il n’en faut pas plus pour être rassurés. Jésus résume à merveille les biens qui suffisent pour vivre.
En premier lieu, le lien avec lui. Nous sommes dans son périmètre, à portée de sa voix, en position d’écoute. Il ne tient qu’à nous de recevoir sa parole et de le suivre. Cette familiarité n’est pas feinte. Sa proximité non plus. Nous sommes en intime connexion. Le fruit de cette connexion est au présent.
La vie éternelle n’est pas une promesse. C’est un don pour vivre aujourd’hui, un don qui nous arrache à la mort, à toutes les morts qui nous empêchent de vivre, à tous les venins qui nous empoisonnent.
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Sa voix est le don qui nous relie à lui de manière définitive. En l’acceptant, nous devenons son bien, l’objet de son amour, de ses soins. Nous sommes en lieu sûr, en territoire aimé, protégé. L’enclos de sa parole nous est accessible. Il nous place au lieu même d’une communion d’amour que rien ne saurait atteindre. C’est l’espace du Royaume qui nous est ouvert. Pas de meilleur bien que celui-là.
Vivre de ce lien d’unité entre le Père et le Fils façonne notre vie. Il est source de notre identité la plus vraie. Il irrigue notre désir d’aimer à notre tour. Il repose notre cœur inquiet de tant de choses. « Une seule est nécessaire » avait dit Jésus à Marthe, la tournant vers Marie qui avait choisi cette fameuse « meilleure part ».
L’écoute de ta voix, Seigneur, nous conduit en ce lieu sûr de ta main, de ton cœur qui nous reçoit du Père, nous aime et nous garde. Tu ne nous as pas lâchés. Jusqu’à la croix, c’est dans ta main et dans ton cœur que nous étions. C’est toi qui nous tenais, alors que nous étions loin, dispersés. Nous sommes aujourd’hui dans l’enclos de tes bien-aimés. C’est ton souffle que tu nous donnes en plus de ta voix pour que par tes mains et ton côté percés nous n’oublions jamais ce gage de ton amour sans retour: de quoi vivre sans limite…
Équipe Evangile@Peinture - Marie-Dominique Minassian - François-Dominique Roger - Peinture Bernadette Lopez
Extrait du Message du Pape François pour la 62e Journée mondiale de prière pour les vocations
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Pèlerins d’espérance : le don de la vie
En cette 62e Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, le pape François souhaite vous adresser une invitation joyeuse et encourageante à être des pèlerins de l’espérance, en donnant généreusement votre vie.
La vocation est un don précieux que Dieu sème dans les cœurs, un appel à sortir de soi-même pour s’engager sur un chemin d’amour et de service. Et toute vocation dans l’Église – qu’elle soit laïque, au ministère ordonné ou à la vie consacrée – est un signe de l’espérance que Dieu a pour le monde et pour chacun de ses enfants.
Accueillir son chemin vocationnel
Toute vocation perçue au plus profond du cœur fait germer la réponse comme un élan intérieur vers l’amour et le service, comme une source d’espérance et de charité .
Nombreux sont les jeunes qui cherchent à connaître le chemin que Dieu les appelle à parcourir : certains reconnaissent – souvent avec étonnement – la vocation au sacerdoce ou à la vie consacrée ; d’autres découvrent la beauté de l’appel au mariage et à la vie familiale ainsi qu’à l’engagement pour le bien commun et au témoignage de la foi parmi les collègues et les amis.
Discerner son chemin vocationnel
La découverte de sa vocation se fait à travers un chemin de discernement. Ce parcours n’est jamais solitaire, il se développe au sein de la communauté chrétienne et avec elle.
Toute vocation ouvre à la mission d’être présence du Christ là où il y a le plus besoin de lumière et de consolation. En particulier, les fidèles laïcs sont appelés à être « sel, lumière et ferment » du Royaume de Dieu à travers l’engagement social et professionnel.
Accompagner le cheminement des vocations
L’Église a besoin de pasteurs, de religieux, de missionnaires, d’époux qui sachent dire “oui” au Seigneur avec confiance et espérance. La vocation n’est jamais un trésor enfermé dans le cœur, mais elle grandit et se renforce dans la communauté qui croit, aime et espère.
Bénédiction du pape François depuis sa vie éternelle
« Chers jeunes, je confie votre cheminement à la suite du Seigneur à l’intercession de Marie, Mère de l’Église et des vocations. Marchez toujours comme des pèlerins de l’espérance sur le chemin de l’Évangile ! Je vous accompagne de ma Bénédiction et je vous demande s’il vous plaît de prier pour moi. »
Rome, Polyclinique “A. Gemelli”, le 19 mars 2025
FRANÇOIS
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Sois loué, Père, pour ton Fils qui a donné sa vie pour que le monde vive.
En Lui, comme Marie, je t’offre tout ce que j’ai…tout ce que je suis.
Méditation du 3ieme dimanche de Pâques 2025
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (21, 1-19)
« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson »
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En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
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Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi »
« Jetez le filet à droite de la barque… »
Croire, c’est une histoire d’amour…
Comme elle est révélatrice cette page d’évangile de Jean. La résurrection de Jésus va susciter bien des controverses : les rationalistes la disent impossible, les théologiens vont écrire écrivent des livrent entiers sur ce sujet. Mais lui, Jésus ressuscité, demande simplement une adhésion d’amour «Pierre, m’aimes-tu?»
C’est l’amour qui ouvre les yeux de la foi
Reconnaître quelqu’un, c’est une histoire d’amour. Ne demandez pas à une fiancée comment il se fait qu’elle reconnait son « amour » à certains petits détails qu’elle seule a remarqués…
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La foi n’est pas d’abord croire à des idées, mais faire confiance à quelqu’un
On parle souvent de la Foi comme une adhésion à des vérités. Mais il est important de constater que la foi est d’abord une adhésion à quelqu’un. Cela ne crée pas la vérité, mais cela permet de voir plus vite, plus complètement, plus positivement. Seul l’amoureux connaît bien la personne qu’il aime.
Finalement, la foi est une réponse d’amour à quelqu’un qui nous invite
Dieu n’est pas un problème, c’est quelqu’un. C’est quelqu’un « se tient à la porte » et qui frappe pour entrer si on Lui ouvre. Il n’entrera pas de force. On lui ouvrira que si on l’aime.
Prenons conscience de la différence qui existe entre ces deux types de question : « Avez-vous un peu de poissons ? » et « Pierre m’aimes-tu? » A la première question, on répond par un constat numérique. A la seconde question, on ne peut répondre que si on aime. Toutes nos réponses de foi sont de ce deuxième type : « Veux tu faire Alliance avec moi ? Veux tu m’aimer ? Crois-tu en moi ? Veux tu me faire confiance et vivre avec moi désormais ? »
Prière « Venez manger »
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Aujourd’hui, encore, le Christ nous invite à la table du Seigneur, au banquet des noces de l’Agneau avec l’humanité, dont l’Eglise est la figure et le témoin. Chacun y a une place unique et spécifique
De même, dans nos vies d’hommes et de femmes aujourd’hui, Jésus est près de nous et nous ne le reconnaissons pas toujours. Pourtant il nous donne des signes de sa présence active, attentionnée, à nos côtés. Saurons-nous lire ces signes ? Alors, comme Pierre, nous pourrons lui dire : « Seigneur, tu sais tout. Tu sais bien que je t’aime vraiment. »
Prions pour le Conclave qui s’ouvre ce mercredi 7 mai. Prions le Seigneur pour que l’Esprit Saint vienne éclairer l'esprit cardinaux à nommer un successeur à Pierre, comme Pèlerin de de la Fraternité et de l’Espérance
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Seigneur tu es au-delà de la barque, de l'Eglise,
nous redisant que tu es toujours au-delà de nous !
Tu nous poses aujourd'hui la question, trois fois :
« Et toi, m'aimes-tu vraiment ?"
Dans ce monde agité par des vagues de désespoir,
donne-nous de jeter, comme un filet,
nos bras qui s'ouvrent, nos yeux qui s'émerveillent,
nos lèvres qui chantent, nos corps qui embrassent !
Avec toi, nous pourrons alors tirer à terre un filet rempli
de gestes de Pardon et de Partage, d'Amour et de Paix !
EquipeMéditation@Evangile - Noël Quesson - Vincent Ravince - François-Dominique Roger - Peinture Bernadette Lopez
Méditation Dimanche de la Divine Miséricorde 27 avril 2025
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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (20, 19-31)
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« Huit jours plus tard, Jésus vient » C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
"La paix soit avec vous !"
Jusqu’à la fin de sa vie, Saint Jean a rapporté ce qu’il a vu. Il fut le dernier témoin oculaire, il mourut très âgé, à la fin du 1er siècle. St Jean n’a pas écrit tout ce qu’il a vu. Il a noté et retenu ce qui lui paraissait important. Voici le souvenir qu’il a retenu du jour de Pâques : Les disciples avaient peur. Car les premiers temps furent une époque de persécution. Alors ils ont fermé les portes. Jean nous montre d’abord une communauté repliée sur elle-même : ils n’osent sortir et s’affirmer face à la Synagogue dont ils ont été chassés. Le moral n’y est pas : L’avenir, comme les portes, paraît verrouillé. Et pourtant, malgré les portes fermées, Jésus se tint soudain au milieu d’eux ! La présence de Jésus-ressuscité est ressentie, expérimentée, dans le cadre d’une rencontre communautaire. Ils sont ensemble, le 1er jour de la semaine, réunis, en Église, comme nous le dimanche !
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Comme Thomas, nous voulons expérimenter nous-mêmes la foi. Et nous avons raison. Expérimenter au plus profond de notre être, englué dans une descente qui semble parfois sans fin dans le malheur, qu'un chemin est possible aujourd'hui à la suite et avec Jésus, le Crucifié Ressuscité. Nous n'avons que faire de preuves mais nous avons besoin d'entendre personnellement cette parole du Christ vivant :
"La paix soit avec toi, avec vous !"
Merci Seigneur pour ta présence réelle au milieu de nous.
Merci pour notre frère Thomas,
qui doute, un peu comme nous tous.
Aide-nous, Seigneur, à dire, en te reconnaissant
dans les signes où tu te donnes : Mon Seigneur et mon Dieu !
Miséricorde ? Vous avez dit miséricorde ?
Le monde ne croit plus à la miséricorde. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » dit Saint Thomas.
Parce que l’élitisme de notre société, ce désir d’excellence exigée à tout niveau nous fait oublier que l’homme est faillible. Résultat : à la moindre erreur, c’est le rejet de l’autre, et parfois de soi-même.
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Même dans nos paroisses, tout le monde a ce beau mot sur les lèvres mais passer du concept à la réalité est un défi rarement honoré. Pourtant, le Christ est bel et bien vivant, il s’est manifesté à ses disciples, leur donnant sa paix, montrant ses plaies à celui qui refusait de croire à sa première apparition.
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En permettant à Thomas de mettre ses mains dans ses stigmates,
c’est l’humanité pécheresse, bourreau du Christ,
qui est invitée à expérimenter la miséricorde
de Celui qu’ils ont transpercé.
Alors, comme saint Thomas, il nous faut passer de l’incrédulité à la foi, de la fermeture à l’ouverture, de l’orgueil à l’humilité, pour se redécouvrir pécheurs, faibles, faillibles mais pardonnés et aimés par le Christ, pour voir la miséricorde vivante et réelle au cœur de notre monde. 🙏
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EquipeMéditation@Evangile - Extrait de l'Echo d'Ozanam N°140 et N°295- Vincent Ravince - François Rhiel - François-Dominique Roger - Peinture Bernadette Lopez
Méditation Dimanche des Rameaux 13 avril 2025
Evangile selon saint Luc (Lc 19, 28-40)
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Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem. Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous demande : “Pourquoi le détachez-vous ?” vous répondrez : “Parce que le Seigneur en a besoin.” » Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit. Alors qu’ils détachaient le petit âne, ses maîtres leur demandèrent : « Pourquoi détachez-vous l’âne ? » Ils répondirent : « Parce que le Seigneur en a besoin. » Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, réprimande tes disciples ! » Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. » (Passion selon saint Luc : Lc 22, 14 – 23, 56)
LIESSE DÉBORDANTE
La joie déborde. La joie de tout le peuple. Elle récapitule tout. Elle restitue à Jésus tout le bien qu’il lui a fait. Elle est l’écho d’une mission qui touche à sa fin. Une apogée en quelque sorte. D’autres se seraient emparés de cette joie-là, l’auraient détournée à leur profit. Cette action de grâces est de lui et pour lui, mais il n’en fera rien. Il est effectivement leur Roi et Seigneur, mais il n’en fera rien.
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Il sait exactement ce qui va se passer et pourrait s’en échapper mais il n’en fera rien. Jésus n’a plus qu’une seule nécessité: rester sur cette route qui l’emmène à Jérusalem pour y vivre son « installation ». Le marqueur de sa royauté, c’est cet ânon. Ce triomphe à l’envers a planté dans le cœur de tous la certitude que Jésus est pour eux. Ils ne savent pas encore à quel point. Ils se défont de leurs manteaux, lui va se défaire de sa vie qu’il va déposer aux pieds de chacun de ses disciples avant de l’offrir au monde dans sa nudité la plus extrême. Ce roi sans attribut nous parlera d’un pouvoir désarmé: celui de l’amour.
Il est venu à bout de tous les autres et il érigera sur la croix son trône son corps meurtri et supplicié en miroir pour tous les hommes. Il est venu délier les cœurs de la folie du péché. La clameur de la foule va se taire l’espace d’un instant pour faire place à la stupeur puis à l’espérance. Jésus sait tout cela au moment où il s’avance avec cet ânon. Il sait quelle traversée tous ses disciples auront à vivre après lui. Mais cette joie-là, il le sait, prend sa source dans le cœur du Père qui a entendu la rumeur de son peuple, son aspiration au bonheur. Sa réponse est venue, vient et viendra. Le temps est désormais complice de cette joie-là que rien ni personne ne saurait dédire ni contenir.
Alors, viens, Seigneur, cette foule, ton peuple, te suivra dans ce nouvel exode. Seigneur, regarde ces rameaux que nous portons, ils signifient que le printemps est plus fort que l’hiver, que la vie triomphe de la mort, que le Christ ressuscité nous a laissé son Esprit. Qu’au cours de cette Semaine Sainte, ces rameaux nous redisent que tu es le Dieu des passages vers la vie et que le bois de la Croix refleurit en Toi.
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Le désir du Christ est que, poussés par l'Esprit qui jaillit de son cœur transpercé, " avec Lui et en Lui", nous allions vers de Père ( Dilexit nos n°77)
Equipe Evangile@Peinture - Marie-Dominique Minassian - Peinture Bernadette Lopez
Méditation 5ième dimanche de Carême 6 avril 2025
Évangile selon saint Jean (8, 1-11)
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En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
Voici que je fais une chose nouvelle
L’Evangile de ce jour, porte sur la rencontre de Jésus et d’une femme adultère, accusée et persécutée par des pharisiens. Ces pharisiens sont chargés de faire appliquer la loi de Moïse, et Jésus leur montre par un signe très simple que la loi et très relative à la manière dont on veut s’en servir. : soit elle enferme les personnes dans un règlement sans sortie possible, soit elle libère la personne de l’enfermement en indiquant « une direction dans laquelle nous sommes invités à marcher de manière réaliste sur nos possibilités, mais avec confiance dans l’avenir ». ». C’est pourquoi, plutôt que de condamner cette femme, Jésus lui dit simplement : « Va et ne pêche plus »
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Le regard de Jésus est tourné vers son Père qui met toujours en valeur ce qu’il y a de plus beau et de plus grand dans l’humain, y compris dans la dignité abusée de la femme qui est là devant lui.
Que de gâchis autour de nous où tant de personnes sont méprisées et réduites à n’être que des objets. Il suffit de penser à toutes ces victimes innocentes en Ukraine et Russie, bande de Gaza, Soudan, à tous ces otages décapités, ces milliers de migrants agglutinés aux barbelés et ceux qui pataugent dans la boue. Sans faire un étalage des misères du monde, que chacun regarde bien autour de lui avec un cœur compatissant. Car, il n’y a rien de plus beau et de plus dynamisant que d’être reconnu, aimé, respecté dans sa dignité d’homme et de femme.
Que ce temps de carême nous aide à faire disparaître de nos horizons tous les classements, les étiquettes et les jugements tout faits, et reconnaître en chacun de nous un enfant de Dieu. On n’a jamais le droit d’utiliser la vie d’une personne pour ses intérêts personnels. Il s’agit d’une conversion à laquelle nous sommes tous appelés. Cette conversion doit nous amener à servir l’espérance et la liberté d’un chacun. Et ce sera aussi pour chacun l’occasion de repartir, comme la femme adultère, vers un avenir nouveau. Le temps des combines, des magouilles et des paradis fiscaux devrait se terminer pour faire place à la justice et à la dignité de chacun.
La nouveauté, c’est que le Dieu créateur, le Dieu libérateur apparaît désormais comme le Dieu consolateur. L’Emmanuel, Dieu avec nous, est la réponse de Dieu à la violence et à l’endurcissement du cœur de l’homme. Les petits et les pauvres, les pécheurs sont les premiers à être au cœur de son attention. Dieu penché sur la terre depuis la crèche jusqu’à la croix plantée en signe de victoire sur tout ce qui blesse l’homme… hier, aujourd’hui comme demain.
Equipe Evangile&Peinture – Extrait de Marie-Dominique Minassian - François Rhiel – François-Dominique Roger - Peinture Bernadette Lopez
Prière
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Seigneur, toi qui fais toutes choses nouvelles,
quand passe le vent de l’Esprit,
Viens encore accomplir tes merveilles aujourd’hui.
Donne-nous la grâce d’une écoute libre,
sans préjugés, sans interprétations hâtives et sans crainte.
Donne-nous de discerner dans la parole des autres
ce qui pourrait être une invitation à inventer, à oser, à créer.
Donne-nous la grâce d’un regard libre et renouvelé,
qui ne s’arrête pas à la surface des choses,
à l’image que nous avons des autres,
et que n’encombre pas le souci de notre propre image.
Donne-nous la grâce d’une intelligence libre, ouverte, aventureuse,
capable de replacer toutes choses dans un contexte plus large,
sans esprit de système, sans théories toutes prêtes,
sans désir personnel de s’affirmer, sans désir de puissance.
Donne-nous la grâce d’une parole libre,
qui soit toujours respectueuse des autres,
donne-nous d’offrir aux autres une présence qui délivre,
Cela, nous ne pouvons le recevoir que de Toi.
Donne-nous, pour ce qui est de notre responsabilité
l’audace de projets ambitieux et la patience de la mise en œuvre.
Délivre-nous de l’instinct du propriétaire
que nous risquons d’avoir sur les projets que nous formons.
Seigneur, Toi, qui fait toutes choses nouvelles,
quand passe le vent de l’Esprit,
Viens encore accomplir tes merveilles aujourd’hui.
Le Corre - Philosophe, écrivaine, Rédactrice à la revue Etude
Méditation 4ième dimanche de Carême 30 mars 2025
Évangile selon saint Luc (15,1-3.11-32)
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En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer (...)
Joie de le Réconciliation
On appelle habituellement l’Evangile de ce dimanche la « parabole de l’enfant prodige ». Mais, en fait, il faudrait l’appeler « la parabole du père prodigue »… un drame en deux actes : le conflit d’un père avec ses deux enfants, également et follement aimés. C’est lui qui « prodigue » son amour et son pardon.
Acte premier : l’attitude du père envers le plus jeune
Le plus jeune de ses enfants est un profiteur : il réclame de l’argent, beaucoup d’argent. Il ne pense qu’à lui. Il reçoit tout de son père et ne semble même pas le remercier, ni le reconnaître. Il ne sait qu’une chose : exiger, réclamer, forcer la main, jouir pour soi. Son retour à la maison est encore un calcul, pour retrouver le gîte et le couvert. il veut « se remplir le ventre ». Il a davantage mal au ventre que mal au cœur, apparemment. Il a perdu l’habitude d’aimer. Il est bien à plaindre… Il est malheureux. Il faut l’aimer.
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C’est justement ce que ne cesse de faire son père Lui, est justement tout le contraire de ce fils dévoyé. Il n’est que gratuité, don désintéressé, amour. Et quand l’enfant revient, c’est encore le père qui fait tout. Avant même que l’enfant n’ait ouvert la bouche, c’est le père qui fait des gestes significatifs : « il l’aperçoit de loin... » « il est ému de compassion » … « il court » …« il l’embrase » …Et c’est lui, le père, qui décide cette prodigalité dans la fête de la réconciliation : « le plus beau vêtement » .. « la bague au doigt » ..’anneau de la réconciliation. « la sandales neuves au pieds » ... « le veau gras » pour un festin joyeux avec musique et danses…
Telle est l’image de Dieu, que Jésus veut nous révéler : un Dieu de Jésus n’est qu’Amour…prodigue d’amour ! Il attend avec patience, respectant la liberté de ceux qui sont éloignés de Lui. Et puis, quand Il les voit revenir à la maison, Il court à leur encontre, et les embrasse tendrement, et les invite à boire le vin nouveau dans la fête du Royaume.
Acte second : l’attitude du père envers l’aîné
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Le frère aîné, en refusant d’entrer dans la maison en fête, montre qu’il n’a jamais compris, lui non plus, l’amour de ce père. Lui aussi, comme son cadet, se situe dans un système de revendication : « Tu n’as jamais donné un chevreau… » Ce fils aîné représente bien les pharisiens, qui « pratique » scrupuleusement leur religion, mais sans joie, et de manière intéressée, et surtout sans pitié pour les autres : ils passent leur temps à juger, à condamner, à dénoncer les péchés de leurs frères. Ils se croient en règle avec un Dieu comptable.
Le Père au contraire, ne joue pas « comptabilité », il joue « l’amour ». Et voici que ce pauvre père plein d’amour recommence sans fin, envers le second, les démarches de réconciliation qu’il vient de prodiguer au premier : « il sort au-devant de son fils révolté » … « il le supplie » …,
Là encore, Jésus nous révèle l’image de Dieu : un Dieu qui ne cesse jamais d’aimer Ses enfants, tous Ses enfants, car ils sont tous aussi pécheurs les uns que les autres… mais ils sont aussi aimés aussi bien les uns que les autres. Dieu nous invitent à nous ouvrir au don de la communion humaine et spirituelle dans l’Esprit de Vérité.et de Justice.
Allons-nous, nous mettre à vraiment aimer nos frères sans ambigüités ?
Dieu est Père, c’est sûr. Mais sommes-nous des frères entre nous ? La parabole reste tragiquement inachevée : l’aîné va-t-il se laisser convaincre et rentrer dans la joie de son père ?
C’est à nous de donner la conclusion : entrons durant ce carême, avec un cœur simple, dans la joie et la paix de l’amour que Dieu nous a préparée.
EquipeMéditation@Evangile – Noël Quesson – Marie-Dominique Minassian – François-Dominique Roger – Peinture Bernadette Lopez
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« Le monde peut changer à partir du cœur » (Dilexit n°27)
Prière
Joie de la Réconciliation - CCFD TERRE SOLIDAIRE
Dieu, qui nous invite à boire le vin nouveau dans le Royaume,
Tu ne nous regardes pas comme une masse humaine, sociale ou économique,
mais Tu noues avec nous un lien toujours unique.
Pour que la Joie de la Réconciliation se répande autour de nous.
Apprends-nous
à ouvrir nos cœurs aux détresses des personnes que nous côtoyons
à pardonner à ceux qui nous ont offensés
à nous Réconcilier avec nos ennemis
à aimer notre prochain, à partager nos vies avec les autres,
et à communier avec Toi par toute notre vie..
Méditation 3ième dimanche de Carême 23 mars 2025
Évangile selon saint Luc (13, 1-9)
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Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »
DIVINE ESPÉRANCE
Il y a de quoi être décontenancé devant ces événements. Les catastrophes, les guerres ont accompagné la vie des hommes depuis toujours. La mort violente ne cesse de semer le trouble sur le sens de la vie et sur celui qui en est le divin maître. Il n’y aurait qu’un pas à faire pour attribuer à Dieu la culpabilité de cette tragédie humaine. Car l’absurdité de la mort rattrape à chaque événement et ramène à ce questionnement essentiel.
L’appel urgent de Dieu à la conversion
Pourquoi ? pourquoi tant de malheurs ? L’Evangile d’aujourd’hui nous montre que Jésus n’a pas, vécu dans une époque tranquille. On vient rapporter à Jésus deux catastrophes : le police de Pilate a tué, des manifestants… et puis, un édifice de Jérusalem s’est écroulé en écrasant dix-huit personnes… Pourquoi ? Pourquoi tout ce mal ?
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Nous cherchons le coupable. Qui est responsables ? Pas étonnant, l’écroulement de cet HLM ! Les promoteurs l’avaient construit en matériaux trop légers pour faire de économies… Pas étonnant ce jeune homme qui s’est tué au volant de sa voiture, il conduisait sous l’emprise de l’alcool…
Et puis, avec le même état d’esprit, il nous arrive de chercher un coupable du côté de Dieu ; « s’il y avait un bon Dieu, tout cela n’arriverait pas ! » Enfin, il nous arrive de penser que les épreuves arrivant à quelqu’un seraient comme une sorte de punition : « qu’est-ce que nous avons fait de mal pour qu’il nous arrive cela ? »
La réponse de Jésus : l’épreuve n’est pas une punition Et Jésus suggère : « pensez-vous que les victimes étaient de plus grands pêcheurs que les autres ? ». Et Jésus suggère : « Non ! ils n’étaient pas plus coupables que d’autres ! » Et nous le savons bien : le mal n’est souvent que la conséquence des lois naturelles de la matière : fragilité, pesanteur. ou encore la conséquence du non-respect des lois morales de l’humanité : erreurs de calcul, crimes, habitudes mauvaise…Et nous avons donc à lutter de toutes nos forces et de toute notre intelligence, pour vaincre tout le mal que nous pouvons éviter.
L’invitation de Jésus : convertissez-vous, sinon vous périrez tous. En effet, Jésus nous invite à ne pas enlever aux évènement leur puissance de choc. Ils sont avertissement, dit-il avec force. " si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous..."
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C’est un appel à la responsabilité personnelle. Ses évènements mortels devraient nous réveiller. Au fond, en rapportant à Jésus les catastrophes qui avaient fait des victimes, les gens s’attendaient à ce que Jésus fasse le procès de Pilate ou des constructeurs de la tour de Siloé… ou des victimes. Or, voilà que ce sont eux qui sont interpellés : « Pensez-vous qu’ils étaient plus pêcheurs que vous ? » « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez vous tous »
De qu’elle mort s’agit-il ? Jésus se place à un autre niveau que l’humain. Il fait ici une révélation d’ordre religieux. Il affirme qu’il y a une « autre mort », une « autre perdition », à laquelle nous ne pensons pas assez…non pas cette mort biologique que nous pouvions constater autour de nous, mais d’une autre beaucoup plus grave que celle donnée par le glaive de soldats de Pilate, ou par les pierres tombées de la tour. C’est vraiment pour notre bien que Jésus nous invite à nous convertir. Et, pour cela, dit-il, un « temps de grâce » nous est accordé. Ce figuier stérile jusque-là, « laisse-le encore avoir une chance pendant une année ». « Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ? »
Le Temps de Carême fait partie de cette pédagogie divine. Allons-nous en profiter pour « porter du fruit », afin de vivre ? Me convertir. Changer quelque chose dans ma vie, dans mes comportements, dans mes habitudes. Préparons-nous à une confession pascale.
Prière
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Laissons-nous dés aujourd’hui attirer par l’espérance et faisons en sorte qu’elle devienne contagieuse à travers nous, pour ceux qui la désirent. Puisse la force de l’Esprit d’Espérance remplir notre présent, dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. Répandons aujourd’hui sur le monde entier la joie et la paix du Rédempteur.
Père céleste, que la grâce du Jubilé 2025 transforme le monde pour porter de bons fruits et que Ta gloire se manifeste aujourd’hui et pour toujours. Amen
EquipeMéditation@Evangile – Noël Quesson – M-D Minassian – F-D Roger – Peinture Bernadette Lopez
Méditation 2ième dimanche de Carême mars 2025
Évangile selon saint Luc (9, 28b-36)
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En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
MESSAGE NOCTURNE
« Jésus
alla sur une montagne pour prier, et pendant qu’il prier son visage devint tout autre ». Cette transparence du divin dans l’humain – est comme une réponse à la prière de Jésus
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La nuit… Souvent, on nous dit que Jésus la passait en prière avec son Père. Il y recevait la lumière, communiant avec lui et son dessein d’amour. Cette fois, il plonge ses trois disciples au cœur de son intimité. Cette fois, c’est l’histoire et ses grandes figures qui sont aussi présentes. L’image est unique. Il y a de quoi se demander si l’on n’est pas en train de rêver. D’autant que les disciples luttent contre le sommeil.
Jésus a voulu les associer à ce moment décisif pour lui. Ce carrefour nocturne est plus qu’une vision fugace. C’est un rendez-vous avec la vérité et l’histoire. Pierre est dépassé par l’événement, comme les autres. Reste l’intuition d’un quelque chose à faire: offrir l’hospitalité semble dérisoire, mais c’est l’ouverture à l’inconnu qui se dessine. Pierre essaie d’habiter la brèche ouverte dans leur cheminement avec Jésus. C’est toute l’histoire sainte qui les rattrape et leur conte par avance l’enjeu du moment. La vie de Jésus, leurs vies sont baignées d’une lumière à nulle autre pareille.
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Dans la prière de Jésus, s’éclaire la route à prendre pour un rendez-vous avec le salut. La nuit devient alors parole personnelle, rencontre avec le Père, esquisse d’une fraternité solidaire, choix impossible. La nuit se fait lumière, invitation à devenir tout oreille, à entrer dans l’obéissance du Fils. Excessive luminosité qui embarque maître et disciples dans un périple sans retour vers Jérusalem. Une histoire à héberger, à habiter ensemble. Oui, l’intuition de Pierre cherchait à échapper à la fugacité. Il goûtait la luminosité quand il fallait pourtant retrouver la nuit. Il fallait juste en garder la mémoire dans le cœur avant d’en découvrir jour après jour l’ampleur.
Ce jour-là Seigneur, tu as fait de tes apôtres des martyrs. Ils ne le savent pas encore, mais ils vivront le jusqu’au bout de cette lumière d’une nuit qui éclairera toutes les autres. Tu as fait de tes proches des témoins d’une histoire en plein dénouement.
Nous sommes dans ton cœur, Seigneur. C’est toi qui nous y a fait une tente, une demeure d’éternité. Chez toi, nous sommes à demeure. C’est notre secret de Thabor et notre force dans la nuit. Nous ne pouvons plus avoir peur ni de la nuit ni de l’histoire. Nous en connaissons le sens. Nous savons d’où elle vient et où elle va. Notre cœur n’est-il pas tout brûlant ?
Equipe Evangile@Peinture – M-D Minassiain – F-D Roger – Peinture Bernadette Lopez
Prière
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" Les projets de Dieu son en eau profonde, l'homme raisonnable y puisera" (ps 20,6)
Le Seigneur travaille nos cœurs en profondeur, nous change. Christ transfiguré, quand tout au long de ma route, en moi la peur et le doute s'installent, montre-moi ton visage, visage de l'homme issu tout droit de Dieu, visage de lumière qui vit au sein de la lumière, image du Dieu vivant.
Quand tout au long de ma vie, en moi la tristesse et la langueur se posent, quand mes désirs s'égarent, quand ma foi vacille, fais-moi voir ton corps transfiguré, corps brisé sur une croix, corps de l'homme recréé entre les mains de Dieu, image du Dieu vainqueur de la mort.
Seigneur, fais de nous des Témoins lumineux, qui transforment la vie,
transfigurent les visages, et laissent éclater en eux la puissance de ton Amour.
« Dans les derniers jours, je répandrai mon Esprit sur toute chair. »
Jésus, glorifié par le Père, accomplit les Ecritures et réalise les promesses de Dieu.
Par l’Esprit Saint, Dieu se communique et se fait connaître.
Méditation 8ième dimanche du Temps Ordinaire C 2 mars 2025
Évangile selon saint Luc (6,39-45)
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En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : “ Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil ”, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. » Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.
CŒUR ET ESPRIT DESHUMANISES
Voici que l’Évangile se met de manière très troublante en résonance avec ce que nous sommes en train de vivre. Au moment où la rhétorique de la guerre prend le dessus, nous voyons comme en plein jour ce dont notre cœur déborde. L’évangile nous renverra toujours à ces profondeurs où se négocie notre rapport au monde, aux autres et aux événements, laissant apparaître en filigrane nos consistances et nos lâchetés. Il y a de quoi scruter dans le ballet de pensées et de paroles qui défilent tout le jour et habitent nos intérieurs bouleversés en quête d’une voix qui dirait les mots qui se bousculent en nous.
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Voici le vrai champ de bataille: celui où la paix fait rage et terrasse toutes les forces mortifères qui trouvent encore en nous un espace accueillant. Passons notre cœur au tamis. Il y a de quoi faire pour débusquer l’ennemi intérieur de la complaisance, de la lâcheté, de la demi-mesure. Il n’y a pas de petites atteintes à la paix et à la fraternité. Elles commencent à exister dans notre pensée, à occuper le terrain en trouvant toutes sortes de justifications, pour ensuite embourber notre cœur, finir par sortir de notre bouche et envenimer l’atmosphère jusqu’à ce que les gestes ne trouvent plus le chemin de la bonté.
Cet engrenage et cette atteinte du mal nous concerne. Devant les événements affligeants, les insultes, l'humiliation infligée, il faut un sursaut de vérité et de bonté qui sont à notre portée. Quelle douceur et quel bien pouvons-nous inventer dans notre environnement immédiat pour faire barrage à la pensée dévastatrice que l’homme est mauvais, violent et qu’il n’y a pas d’autre langage que celui de la violence pour s’opposer à la violence? Commençons par déposer chacun les armes du jugement, de l’indifférence, de l’omission ou du mensonge. Saisissons celles de la foi, de la fraternisé, l’espérance et du partage que Dieu a semées dans nos existences pour que son règne vienne et que sa volonté soit faite. Mangeons ce pain de la bénédiction et de l’intercession, opposons le pardon à l’offense, la tendresse obstinée à la dureté et à la violence, et ne nous lassons pas de croire en la victoire de l’amour crucifié-ressuscité qui grandit chaque jour sur notre champ de bataille.
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Restons ensemble à l’unisson de l’Amour-Don plus fort que la guerre, le meurtre et continuons de croire à la puissance d’une fraternité qui puise sa force au corps et au sang du Crucifié-Ressuscité. Revenons à la sève de notre être chrétien qui crie ici et maintenant son besoin d’être vrai. N’ayons pas peur et ne désertons pas ce champ de bataille-là. Il est notre contribution directe à ce combat qui s’est toujours joué dans le cœur des hommes et qui nous stupéfie toujours. Ecoutons Alexandre Soljenitsyne Alexandre, prix Nobel de Littérature, le jour où il est expulsé de Russie en 1974.
« Quand la violence fait irruption dans la vie paisible des hommes, son visage flamboie d’arrogance, elle porte effrontément inscrit sur son drapeau, elle crie, je suis la violence, place écartez-vous où, je vous écrase. Mais la violence vieillie vite, encore quelques années et elle perd de son assurance et pour se maintenir, pour faire bonne figure, elle cherche obligatoirement l’alliance avec le mensonge, car la violence ne peut s’abriter sous rien d’autres que le mensonge et le mensonge ne peut se maintenir que par la violence »
Son propos peut encore avoir une raisonnante aujourd’hui. L’Archipel du Goulag, les camps de la mort nazis, sont des révélations du totalitarisme et du capitalisme aux cœurs déshumanisés. D’un seul coup, tout s’éclaire : l’abolition de la « Mémoire » est une vision pour maintenir le secret sur la terreur qui ne cesse de monter partout dans le monde des cœurs et des esprits. « ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur " et de l’esprit.
Soyons sûrs que notre pouvoir de faire advenir le bien que Dieu veut pour tous est plus grand que les forces de mort à l’œuvre en nous et autour de nous. Il est livré à notre désir, à renouveler chaque jour, de nous y engager par la conversion du cœur, de l'esprit et par l'écoute de la Parole incarnée de Dieu en nous et autour de nous.
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EquipeMéditation@Evangile - Marie-Dominique Minassian - François-Domlinique Roger