meditation
Méditation 20e dimanche du Temps Ordinaire 18 août 2024
Evangile Jean (6, 51-58)
Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. « Tel est le pain qui descend du ciel : il n’est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
« Celui qui mange… demeure en moi, et moi en lui »
Les partis politiques, les entreprises cherchent à s'avaler, à s'absorber les unes les autres ; où les concurrents s'entredévorent, et s'entredéchirent ! À l'inverse, "manger Dieu" ne détruit pas, mais fait vivre !
Manger, c’est s'approprier fruits, légumes ou viande pour les faire sien, et pour vivre. Ce que je mange passe en moi, devient ma chair, mon sang, ma vie. Il y a aussi l'amoureux qui dévore des yeux celle qu'il aime. On peut dévorer un livre et le faire sien, s'en nourrir et en vivre.
Manger est donc un acte de transformation de ce qui est mangé et de celui qui mange, un acte de transformation personnelle, un acte de communion avec l'autre.
Tout cela éclaire un peu la méditation dans l’évangile selon St Jean. "Et la Parole s'est fait chair ". La Parole de Dieu a pris chair en Jésus. Autrement dit, quand nous lisons les textes de la bible et que nous tâchons (par les homélies, les discussions, la prière, le chant) d'y découvrir et d'y entendre la Parole de Dieu, de la manger, de la digérer, de la faire nôtre, nous sommes en communion avec le Christ.
Mais souvent nous ne savons pas vraiment ce que nous faisons, à quoi nous nous engageons quand nous mangeons la Parole, quand nous mangeons le Pain.
Pourtant il s'agit d'un mystère de mort et de résurrection dans lequel nous acceptons d'entrer. St Jean insiste pour parler de "manger la chair" d'une part, et de "boire le sang" d'autre part. Derrière cette séparation de la chair et du sang, il s'agit de la mort de Jésus le Christ. Nous recevons en nourriture son corps livré, séparé du sang versé. Communier, c'est reconnaître que si le Christ offre sa vie par amour pour les hommes, moi aussi, j'ai le désir de me donner, de vivre la vie du Christ.
Si je le mange, c'est pour devenir « Lui », donné, mangé. Et pouvoir dire, avec l'apôtre Paul : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi »
Jésus est venu et vient nous donner un « Pain de vie », de quoi tenir sur nos chemins parsemés d’épreuves. Il a lui-même tracé le chemin en se donnant, en donnant sa vie. Il ne nous invite pas seulement à manger du pain, mais à manger ses gestes, ses attitudes, sa manière d'être, sa vie ouverte aux petits, aux pauvres, aux exclus, aux malades et souffrants. C'est en vivant comme Lui, en vivant de Lui, qu'Il demeure en nous et que nous demeurons en Lui. Ainsi, peu à peu, le Christ nous entraîne dans sa vie donnée, vie radicalement tournée vers son Père et, dans un même élan, totalement donnée à ses sœurs et frères les plus petits, exclus ou oubliés.
Prière
Seigneur, tu sais combien nous avons faim de bonheur, de vie avec toi !
Mais nous sommes fragiles et prêts à suivre tous ceux qui nous parlent de bonheur, au risque de passer à côté de toi !
C’est pourquoi tu nous dis et redis que c’est toi le seul pain de Vie
qui donne la vie de Dieu.
Merci pour cette vie en nous, présence étonnante, qui nous invite à tout moment,
à devenir "nourrissant" pour nos frères !
Viens demeurer en moi, et que je demeure en toi !
Marque d'une empreinte d'éternité tous mes gestes ou morceaux de vie donnés, pour qu’avec toi, par mes gestes, mon regard, mes paroles, mon corps et ma vie,
tu puisses révéler et offrir ton amour et ton pardon à tous ceux
qui me touchent où que j'approche !
Equipe Méditation@Evangiile – Extrait de l’Echo d’Ozanam N°417 – Vincent Ravince communauté de spiritains de Fameck – Peinture Bernadette Lopez - Fribourg
Méditation - Fête de l’ASSOMPTION de la Vierge Marie
Evangile Saint Luc 1, 39-56
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Elisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. »
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse, celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes ; il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. » Marie demeura avec Elisabeth environ 3 mois, puis elle s'en retourna chez elle.
ACCUEILLIR L'AUTRE DANS LE MYSTERE DE SA VIE HABITEE PAR L'ESPRIT
Marie, venue porter la bonne nouvelle de Celui qu’elle porte, reçoit d'Élisabeth la confirmation de sa mission : « Heureuse, celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».
C’est l'autre que je rencontre qui peut révéler la présence de Dieu en moi. Loin d’arriver avec tout son savoir face à des ignorants, porter la Bonne Nouvelle, c'est la révéler à travers l'histoire de ceux que nous rencontrons. C’est cette capacité, comme Marie, d'écouter, accueillir l'autre dans ce qu'il a de plus grand, dans le mystère de sa vie habitée par l'Esprit. C’est l’humilité de Marie qui a attiré le regard de Dieu sur elle. L’œil humain se laisse éblouir par ce qui est voyant. Dieu ne regarde pas l’apparence mais le cœur et il est charmé par l’humilité.
Avec l’Assomption de Marie, nous pouvons dire que l’humilité est le chemin qui conduit au Ciel. Quand Marie dit ‘oui’, elle pense que ce que Dieu lui demande est le meilleur pour elle ! Ne nous laissons pas accabler par tous les bruits de violence, guerre et mort autour de nous. Quel que soit notre âge, laissons l’enfant qui demeure en nous recevoir la bonne nouvelle, annonçant que cette plénitude de vie est aussi pour nous, et pour toute l’humanité.
Alors j’entendis dans le ciel une voix forte,
qui proclamait :
« Maintenant voici le salut,
la puissance et le règne de notre Dieu,
voici le pouvoir de son Christ ! »
Parole du Seigneur.
Equipe Méditation@Peinture - Extrait de l'Echo d'Ozanam N°416 - Vincent Ravince - spiritain - Peinture Arcabas
Méditation 19e dimanche du Temps Ordinaire
Évangile selon saint Jean (6, 41-51)
En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : ‘Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.’ Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
NOURRITURE SALUTAIRE
Qu'est ce qui me nourrit ? Comment j’alimente et oriente mes désirs ? Est-ce que je me nourris de critiques, rumeurs, de superficialité, d’intolérance et de stupidités ? Est ce que je parle de moi en rabaissant et humiliant les autres, montrant un visage illusoire de moi ?
Ou bien je me nourris, en allant à la Source de la Vie, de bonté, beauté, tendresse, générosité, profondeur, don de soi, amour désintéressé ? Qu'est-ce que je choisi de nourrir ? Pour être pleinement moi-même, je m’alimente à la Parole de Dieu et au Pain de vie, à Celui qui donne et partage sa vie. Je me nourris au Pain de vie. J’accepte d’entrer dans la force d’attraction du Père vers le Fils, et du Fils vers le Père, de me laisser attirer par leur même Esprit Saint.
« Et moi je le ressusciterai » dit Jésus.
Jésus nous tire vers le ‘sens’ de nos vies..
De quoi nous nourrissons-nous ?
Si nous accueillons en nous des pensées dégradées, elles nous réduisent comme elles !
Si nous accueillons les pensées de l’Évangile de bonté et de beauté, ces pensées nous permettent d’être des hommes et des femmes de beauté.
Le dernier sens de nos existences est de vivre de Dieu.
Le Christ ne se donne pas à manger seulement pour que nous devenions bons mais pour que nous devenions Dieu, fils ou fille grâce à Lui le Fils. Jésus est venu apporter plus que le pardon : il s’est donné Lui-même. Si nous nous nourrissons d’évangile, l’évangile donne forme à nos pensées, à nos émotions et ressentis, à notre capacité d’aimer. Si nous nous nourrissons du Corps du Christ, nous nous assimilons à lui et devenons Celui qui nous habite.
Prière
Devenez ce que vous recevez, Devenez le corps du Christ.
Devenez ce que vous recevez, Vous êtes le corps du Christ.
Nous sommes le corps du Christ.
Chacun de nous est un membre de ce corps.
Chacun reçoit la grâce de l’Esprit pour le bien du corps entier.
Equipe Evangile@Peinture – Extrait de l’Echo d’Ozanam N°416 – Vincent Ravince – communauté spiritain de Fameck – Peinture Bernadette Lopez
Prière universelle 18e dimanche du Temps Ordinaire 2024
Évangile selon saint Jean (6, 24-35)
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. ».
« Que faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » La foule ne comprend encore rien à la gratuité du don. Pour eux, le pain est le salaire de l’ouvrier. D’où leur question : quoi faire pour être embauché par Dieu ? La réponse inverse les rôles : ce n’est pas l’homme qui travaille dans la vigne de Dieu, mais c’est le Seigneur qui est à l’œuvre dans nos vies pour nous orienter vers lui.
« Que faire pour travailler aux œuvres de Dieu » ? Croire en celui que Dieu a envoyé ! Donc la foi est un travail sur nous, en nous pour grandir dans la foi. Tout un programme ! Croire, faire confiance. La foule demandait un signe. Jésus déclare : « Je suis le pain de vie ».
Quelques mois plus tard quelques témoins verront le signe et seront capables de le lire : sur la croix, le pain de vie c’est le corps livré, la vie donnée par amour, nourriture pour la vie… Quand nous mangeons le Corps du Christ, nous sommes invités à renouveler notre confiance totale en lui qui n’est qu’Amour et qui suscite notre espérance.
Prière
Notre Père, que ta volonté soit faite.
Donne-nous d’accomplir ta volonté de justice et d’amour fraternel.
Donne-nous notre pain de ce jour, fruit de la terre et du partage.
Donne-nous de ne pas trop amasser pour le lendemain,
au risque de garder pour nous le pain nécessaire aux autres.
Equipe Evangile@Peinture Extrait de l'Echo d'Ozanam N°415 - Vincent Ravince - prêtre spiritains de la communauté spiritain de Fameck - Peinture Bernadette Lopez - Fribourg
Méditation 17e dimanche du Temps Ordinaire 28 juillet 2024
Évangile selon saint Jean (6, 1-15)
En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.
ÉCONOMIE INTÉGRALE
Voilà une histoire qui finit plus que bien! C’est comme cela qu’on les aime du reste… et nous avons d’ailleurs du mal à y croire. Nos esprits comptables sont plutôt rétifs devant les récits merveilleux. Mais nos âmes d’enfant demeurent cependant sous le charme de ces héros que rien n’effraient et de ces possibles qu’ils font advenir. Paradoxe dont Jésus semble jouer dans notre page d’évangile du jour. C’est le match impossible du dérisoire et du gigantesque. Il semble joué d’avance. Surprise! Le gigantesque est débordé de toutes parts! Le scénario improbable s’impose et défie même l’avenir par ses surplus…
La parabole interroge. Et si nous écoutions où nous en sommes de cette foi rare qui n’a que faire des calculs et pronostics et se met à rêver de miracles? Il y a des êtres que rien ne semble démonter et que la difficulté galvanise… ils font notre admiration distante. Que nous manque-t-il pour libérer cette foi en l’impossible, cette lucide assomption du dérisoire pour entrer dans l’émerveillement du miracle en cours? Parce qu’il faut de la longueur de vue pour discerner la bonté vainqueur des nécessités.
Il en est un qui a éduqué les siens à cette vision ample. Dieu donne. C’est son nom, son histoire, son actualité, son futur. Ce miracle de l’amour qui ne passera jamais et nous fera toujours passer à table est l’économie intégrale dans laquelle nous sommes plongés par notre baptême. Nous épousons son histoire, son excès, son mode de gestion. Nous sommes désormais comptables de sa grâce déposée au fond de nous et qui défie notre misère, nos manques de foi. Elle insinue le goût de la victoire sur nos inhibitions, elle éduque au dépassement, elle nous fait courir ses combats. Dans cette économie intégrale, nous ne sommes pas perdus. Nous sommes rassemblés, ordonnés, envoyés, missionnés pour être débordés et gérer les surplus de la divine bonté pour que rien ne se perde. Décidément Jésus place la barre haut.
Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort!
Equipe Evangile&Peinture - Marie-Dominique Minassan - Peinture Bernadette Lopez
Méditation Jour de Pentecôte
Evangile Jean (15 26 16 15 )
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
« Il vous conduira dans la vérité tout entière »
À Babel, les hommes ont décidé de bâtir une tour. Mais Dieu a détruit la tour de Babel ! Pourquoi ? Les hommes voulaient imposer un même langage, ils avaient peur de la différence. Alors, Dieu les a dispersés. Car leur mission était ailleurs, dans une « sortie » d’eux-mêmes : remplissez la terre ! C'est cela, le mythe de la tour de Babel qui illustre nos recherches d’uniformité illusoires. Au contraire l'Esprit "qui souffle où il veut" n'accepte jamais d'être enfermé dans l'enceinte d'un groupe humain, fût-ce dans l'enceinte d’Églises. On ne sait ni d'où il vient, ni où il va. Il est imprévisible.
À la Pentecôte, les apôtres étaient enfermés dans l'enceinte du Cénacle. Le mot "enceinte" a 2 sens : la femme qui attend un enfant, et les murailles d'une ville, et tout ce qui enferme. L'Esprit de Dieu refuse tout ce qui enferme. Comme il a provoqué violemment l'accouchement d'une humanité diversifiée en détruisant la tour de Babel…
À la Pentecôte, c’est comme si tous les murs disparaissent d'un seul coup pour permettre l'accouchement d'une humanité nouvelle où tous pourront s'entendre, malgré les différences de langues et de nationalités. Les Apôtres réalisent, sous l'action de l'Esprit, que leur mission est pour le monde.
Ce matin-là, l'Esprit se manifeste comme des langues de feu. Les disciples (femmes ou hommes), sont saisis d'un Souffle nouveau ! Les langues de feu donnent aux apôtres de parler d'autres langues, et tous les entendent dans leurs langues respectives. Ils parlent d'autres langues que celles de l'agressivité, de l'humiliation, de la division ! Tous comprennent la Parole au cœur de leurs situations. Loin de diviser, d'exclure, l'Esprit rassemble, unifie, permet à l'humanité de communier et d'apprendre à aimer.
L'Esprit est l'Amour qui nous est donné pour en vivre et le partager sans contre-indication. Seul effet secondaire est que nos cœurs risquent de s'agrandir, de s'élargir et de se remplir de plus en plus d'un immense AMOUR
Equipe Evangile@Méditation - extrait de l'Echo d'Ozanam N° 404 - Vincent Chopart - congrégation des spiritains - Fameck - peinture Bernadette Lopez
Prière à l'écoute de Marie et de l'Esprit Saint
Ô Marie, Première en avant de nous,
Notre-Dame de tous les jours, d’hier et de demain,
Icône transparente et déjà achevée du Monde à venir,
Dans le gémissement ineffable de l’Esprit, nous prions avec Toi
« MARANA THA !
« VIENS, SEIGNEUR »
Et Jésus dit : « OUI, VOICI QUE JE VIENS » ( Apocalypse XXII)
Méditation 7e dimanche de PÂQUES 12 mai 2024
Évangile selon saint Jean (17, 11b-19)
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : " Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité."
LIEN INDÉFECTIBLE
Ce cœur à cœur de Jésus avec son Père au moment de quitter ses disciples et de s’avancer là où ils ne pourraient plus le suivre est bouleversant. Toute sa prière les embrasse et les confie à celui auquel il s’est constamment remis.
Jésus leur a fait connaître son nom : Père… Il leur a appris à prier, comme lui. Mais comment entrer dans la réalité de cette prière adressée au Père tant que Jésus était avec eux ? Les disciples avaient le Fils. Nul besoin de se tourner vers le Père… Comment transférer ce lien ? Comment lui donner toute son intensité ? Plus que jamais, Jésus s’en remet à son Père, également pour le devenir de ses disciples.
C’est beau de sentir son amour pour eux. Jésus ne quitte pas seulement ce monde mais ses disciples. Il craint pour eux. Il sait ce qu’ils vont traverser et que la seule manière de le vivre c’est d’être reliés à l’amour tout puissant sur lequel le mal et la mort n’ont aucune emprise. Mais les disciples ne le savent pas encore. Ils le découvriront plus tard quand leur maître sera revenu pour les affermir et les envoyer dans le monde.
La prédication du Père par le Fils passera désormais par ces disciples revenus de la mort de leur maître. Jésus a cru en eux. Pas de plus grand amour ! Il s’est totalement remis à son Père et à ses disciples. Point d’orgue d’une vie dédiée sur le point de passer sur l’autre rive dans une liberté souveraine. La joie est celle de la mission accomplie. Jésus a tout donné. Il est libre y compris devant la mort qui l’attend et la vie qu’il a eue. Le Père demeure l’ultime point d’attraction de son existence. Jésus ne retient rien de son secret de vie. Il envoie ses disciples vivre de sa joie de Fils. Une fraternité plus forte que la mort couve en eux. Le monde en a besoin. C’est l’Esprit qui lui donnera corps.
Cette prière du Christ nous invite à tout accueillir : Le don de sa Parole, de sa vie, et de l’Esprit, lien infini d’amour du Père et du Fils définitivement tournés vers notre humanité. Cet accueil nous fera demeurer dans son amour, devenir sa présence pour les autres, et porter des fruits de d’espérance, et d’amour. Le trajet des disciples, c’est le nôtre. Cette mission de fraternité, aujourd’hui, c’est la nôtre. Cap d’espérance sur le monde qui l’attend !
Equipe Evangile&Peinture – Marie-Dominique Minassian – Peinture Bernadette Lopez
Méditation Ascension du Seigneur 89 mai 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (16, 15-20)
En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons; ils parleront en langues nouvelles; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les
malades s’en trouveront bien. » Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
« Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu »
L’Ascension bonne ou mauvaise nouvelle ? Pour les disciples c’est une mauvaise nouvelle parce que Jésus les quitte. Mais pour Jésus, c’est une Bonne Nouvelle car c’est l’Annonce du Don de l’Esprit Saint.
Les disciples, et ont peu les comprendre, avaient eu du mal de se convaincre de la résurrection de Jésus et pourtant à peine quarante jours après, voici qu’il remonte vers le Ciel.
Ils restent, alors enfermés chez eux dans la crainte. Ils n’ont plus la présence physique de Jésus au milieu d’eux pour les réconforter. Ils doivent comme nous aujourd’hui, croire sans voir.
Et cette mauvaise nouvelle appelle les apôtres à une croissance. Il s’agit d’accepter de perte une présence physique, immédiate, mais réserver à un petit nombre, pour gagner une présence spirituelle disponible à tous quel que soit le lieu où le temps. Cette présence, intérieure, sera donnée par l’Esprit Saint à la Pentecôte, avant le face à face avec Dieu dans la vie éternelle.
Parole de Dieu pour éclairer notre route, de l’Evangile selon St Jean « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai, je vous emmènerai avec moi pour que là où je suis, vous y soyez-vous aussi avec moi »
Pour les chrétiens, la présence de Jésus se vit à travers l’Eucharistie, qui est le signe ultime de la présence réelle de Jésus mort et ressuscité par amour pour les hommes. Mais ils la vivent aussi dans l’Église, qui constitue le « corps du Christ » et le lieu de sa célébration; dans la prière, qui devient l’occasion d’une rencontre personnelle avec le Christ ; et dans l’autre, ce frère dont ils deviennent solidaires.
Equipe Méditation@Evangile – extrait du Jour du Seigneur– Les Equipes du Rosaire
Méditation 6e dimanche de PÂQUES 5 mai 2024
Évangile selon saint Jean (15, 9-17)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
" COMME LE PERE M'A AIME..."
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi… » Jésus nous indique la Source ! Nul ne peut aimer s’il ne s’abreuve à la Source de l’Amour. Pierre et Paul aimeront jusqu’à en mourir. A nous de ne jamais désespérer de la force de l’Esprit qui peut s’emparer de nos pauvres existences quand nous croyons en l’amour invincible que Dieu a pour nous !
Il n'y a désormais plus de serviteurs mais des amis. Cela déboussole notre envie de bien faire, en bons serviteurs. En insistant sur l'origine de l'amour, et la liberté de l'Esprit, ces paroles désorientent notre culpabilité de ne pas être à la hauteur ou notre orgueil de faire partie des bons croyants.
Plutôt que de faire des efforts pour maîtriser une situation qui nous échappe, pour décider « qui mérite quoi », il est question de s'ouvrir à l'amour de Dieu, qu'aucune maîtrise ne contrôle. C'est la logique de l'amitié. Rentrer en amitié avec Dieu s'avère difficile si l'on tient à contrôler notre vie. L'Esprit, c’est lui qui nous aide à y parvenir.
Aimer, c’est entrer en communion, dans le respect de chacun, non pas en fusion-absorption.
Apprendre à vivre dans une communion qui n’oppose plus le maître au serviteur, le Père au Fils, Dieu à l’homme, le grand au petit, le fort au faible… mais qui les réunit dans une vraie relation d’amitié, juste, équilibrée. Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis. L’amour seul met fin à la guerre, à la jalousie, à la concupiscence, à tous nos freins à l’amour.
Demeurez dans mon amour : laissons résonner cette invitation pressante de Jésus.
Equipe Méditation@Evangile - extrait de l'Echo d'Ozanam N° 402 – Vincent Ravince - Prêtre spiritain communauté de Fameck - Peinture Bernadette Lopez
Méditation 5e dimanche de PÂQUES 28 avril 2024
Évangile selon saint Jean (15, 1-8)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples.
BRANCHE SUR LE CHRIST
Un sarment de vigne, séparé du cep, est quelque chose de mort. Pour qu’il soit vivant, il faut qu’il puise la sève à travers le cep de vigne. C’est cela que Jésus veut nous dire : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » Et Jésus ajoute 8 fois dans ce petit passage : « Demeurez en moi » S’il met tant d’insistance à nous recommander de demeurer en lui, c’est que cela ne va pas de soi. il faut, de notre part, une démarche personnelle entièrement libre pour que nous soyons rattachés, reliés pleinement, au cep de vigne qu’est Jésus.
Comment ne faire qu’un avec Jésus-Christ ? Il s’agit d’attitudes simples, concrètes, qui rendent actuelles les attitudes qui furent celles de Jésus durant sa vie terrestre. Attitudes simples ? La bienveillance, l’ouverture d’esprit, le souci de l’autre, le don de soi, le pardon, la volonté de paix, l’accueil fraternel. On en revient au programme des Béatitudes. C’est cela vivre de la vie même de Jésus, lui qui se présente comme le chemin, la vérité et la vie.
Aujourd’hui, nous sommes ses représentants, au sens étymologique du terme : c’est nous seuls qui pouvons le rendre présent. Jésus disait à Philippe : « Qui me voit, voit le Père ». Pour cela il nous faut être greffés sur Jésus. « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit.. » C’est comme quand tu veux te connecter avec le Wi-Fi. Mais dès que tu t’éloignes plus de connexion ! Pour être toujours connectés, tu prends un abonnement 4G ou 5G afin de continuer à communiquer…
Dans ma relation avec Jésus, quand je suis dans des épreuves, (un proche malade, ou une dispute entre ceux que j'aime). J’ai l’impression que je suis très loin de Lui, pourtant la connexion peut fonctionner car Lui, il est toujours là ! Si je suis relié à lui, je peux, au cœur des pires épreuves, continuer de grandir et de parler avec assurance.
Pour garder ce lien nous avons besoin de sa Parole, d’écouter les messages que Jésus nous donne, de les lire et relire. Via Internet, on peut trouver la Parole de Dieu, la lire et relire chaque jour. O Christ, tu nous veux "branchés" sur toi, en toi ! Que ta sève ressuscite tout ce qui est desséché, nous faisant porter des fruits d’amour et de justice.
Qu’ensemble nous devenions ton corps, et que nos vies soient Ta Vie !
Veilleurs, témoins d'une espérance
Témoins audacieux d'une vie nouvelle
Témoins transfigurés et lumineux
Témoins habités d'une immense joie
Equipe Méditation@Evangile – Extrait de l’Echo d’Ozanam N°401 - Vincent Ravince – prêtre spiritain-communauté de paroisses du Bienheureux Frédéric Ozanam - Peinture Bernadette Lopez - image Pascal Blaise