Michel SCHWEITZER, diacre
Un chemin vers le Diaconat… Michel et Bernadette SCHWEITZER
Septembre 92 un prêtre de la communauté de paroisse nous rendait visite:
" j'ai pensé à toi Michel. Depuis longtemps tu prends une part active dans l'Eglise et je me demandais si tu accepterais de suivre une formation au
ministère diaconal…" Bernadette et moi avions souvent été sollicité pour participer à telle ou telle entreprise profane ou religieuse, mais là nous
sommes restés interloqués. Nous avions à ce moment 4 jeunes enfants et
Marie la plus jeune n'avait pas un an. Bernadette et moi travaillions à temps
plein et nous étions déjà engagés dans de multiples activités extraprofessionnelles. Après réflexion je ne me sentais pas en mesure
d'accepter une telle proposition; en tout cas pas dans l'immédiat. Les années passant, le prêtre, dans son esprit missionnaire réitéra cet appel à plusieurs reprises.
Juillet 2000 de gros problèmes de santé affectent mon épouse. Examens médicaux, hospitalisations
et convalescence rythment la vie familiale et transforment notre mode de vie : tous nos projets sont
remis en cause. Ce moment douloureux m’amène à faire le bilan de notre existence:
Baptisé, confirmé, la tumultueuse période de l’adolescence m’éloigna sensiblement de l’Eglise.
Je croyais " en mon Dieu " mais je rejetais en bloc la vision de l’Eglise et finit par déserter celle-ci
plusieurs années consécutives. La rencontre avec celle qui devait devenir ma future épouse m’a fait porter
un regard nouveau, plus réfléchi, plus ouvert sur les réalités d’une Eglise qui se construisait frileusement
sur les orientations du concile Vatican II. Un week-end de préparation au mariage a été le point de
départ de ma réflexion spirituelle.
Mariés en 1981 nous profitions pleinement de notre jeunesse. Membre du Club Alpin Français nous
prenions régulièrement le temps de fouler les pentes montagneuses hiver et été. Nous partagions avec
d'autres couples de notre âge des soirées à chanter au sein d'une chorale et nous avons accepté à
l'appel d'amis chrétiens de donner de notre temps pour accompagner des jeunes dans le cadre du
"Mouvement eucharistique des jeunes". Puis nous avons construit une famille. Afin de nous rendre plus
présent pour nos enfants, il a fallu réduire nos activités chorales et nos sorties avec le CAF.
En 1986 on s'installait sur Marspich. Un appel de la communauté me fait rejoindre l'équipe de
préparation liturgique de Marspich, puis quelques années plus tard le conseil pastoral de la communauté
de paroisse mis en place par l’abbé Persem. En 1991 Bernadette et moi sommes invités à rejoindre la
famille Cor Unum. Nous nous réunirons tous les mois pour faire révision de vie, prier et essayer de vivre
selon les règles de vie de Saint Ignace;
L’année 2001, quoique ponctuée par les contrôles médicaux périodiques nous fait espérer des jours
plus sereins. Marie va avoir onze ans, j’en ai 46. La question du diaconat n'a jamais vraiment quitté mon
esprit. J'en parle à Bernadette. C'est un appel de la communauté et de l'Esprit Saint auquel désormais
je me sens prêt à répondre. Les événements nous ont permis d’oser une telle démarche. Nous entrons
en année de discernement en septembre 2001. Nous sommes une équipe de onze candidats à nous
rencontrer un samedi par mois à l’abbaye des sœurs bénédictine d’Oriocourt. Cette année est
particulièrement difficile tant elle nous oblige à nous remettre en cause sur notre conception de l’Eglise,
notre manière de penser le diaconat et surtout notre vie spirituelle, notre Foi. Plusieurs d’entre
nous ne franchiront pas l’étape suivante.
Un an plus tard Monseigneur P. Raffin, avec l’accord de mon épouse, m’appelle à entrer en formation.
Puis je suis institué au lectorat en janvier 2004 et un an plus tard à l’acolytat (service d’autel).
En décembre 2005 un courrier du père évêque m’annonce, qu’après consultation de membres
de la communauté, lecture du courrier de mes enfants, et avec pour condition sine qua non l’accord
express de mon épouse, qu’il m’ordonnera au ministère diaconal le 29 avril 2006 à 15h00 en l’église
St. Martin de Hayange.
Un ministère qui se doit de rappeler constamment que l’Eglise est au service du monde à l’exemple du
Christ qui s’est présenté dans une attitude de serviteur devant ses disciples. Un ministère où le diacre
est "veilleur du service ", parfois au contact de milieux très éloignés de l’Eglise. Un veilleur proche des
gens et de leur réalité quotidienne, soucieux d’établir un rapport fraternel avec les personnes et la culture
dans lesquelles elles sont immergées.
Telle est donc la mission qui m’est confiée.