saint de la semaine
Vendredi Saint - Salut universel
Par la passion du Christ, la mort a été détruite à jamais. Désormais, nous sommes pris, avec toute la Création, dans un mouvement de salut éternel dont personne n’est exclu. D’emblée, la célébration de ce jour nous place dans le mystère du salut.
Le génie de la liturgie est de nous aider à vivre, à expérimenter, ce qu’elle proclame. Il en est ainsi, aujourd’hui, pour cet immense mystère de l’obéissance du Christ. Sans liturgie eucharistique, avec un autel dépouillé, l’office se structure autour de la liturgie de la Parole, de la vénération de la Croix et de la communion au corps du Christ consacré la veille.
Une grande prière universelle oriente la prière de ce Vendredi saint. Pourquoi « grande » ? Parce que dans ses dix intentions, elle rejoint les besoins de l’Église et du monde, des croyants et des incroyants, des pouvoirs publics et de ceux qui sont dans l’épreuve. Ainsi, elle devient le modèle de toute prière universelle.
Universelle car, rien n’échappe au salut du Christ.
Universelle car, en tant que communauté ecclésiale, nous sommes appelés à intercéder auprès de Dieu pour les intentions de toute l’humanité.
Universelle, car notre mission est de supplier Dieu que sa parole se réalise. C’est-à-dire que le Christ, obéissant jusqu’à la mort de la croix, par qui nous avons le salut éternel soit reçu par nos contemporains.
Notre mission est de prier pour que ce salut se concrétise dans l’espérance que nos humbles supplications contribuent à la conversion des réalités qui nous entourent. « Que ton règne vienne », demandons-nous au Père sous les conseils de Jésus.
La prière universelle s’enracine justement dans cette réalité et cette attente du royaume de Dieu qui est déjà là et encore à venir.
Equipe PU@PrionsenEglise - Karem Bustica,– Eglise St Martin Hayange - Peinture Arcabas - Bernadette Lopez
Saint Pierre Damien (1007-1072)- 21 février
Saint Martin, Soldat, Moine et Evêque de Tours
Saint Martin, Soldat, Moine et Évêque de Tours,est fêté le 11 novembre…
Le 1 700e anniversaire de St Martin est l'occasion de redécouvrir l'évangélisateur de la Gaule, inspirateur de toute une culture populaire. Le jubilé démarre mardi 10 novembre 2015 et durera jusqu’au 4 juillet 2017.
Il faut revenir en 316, année de naissance de Martinus, sous un Empire romain qui est, depuis un siècle, une dictature militaire. C'est l'armée qui dirige l'Empire, sans beaucoup de tendresse, mais efficacement. En 316, Constantin est empereur. Un pur soldat, qui s’est déclaré chrétien au moment de livrer un combat décisif à son adversaire Maxence. Désormais, il est possible d'être chrétien dans l'Empire, de célébrer au grand jour, de prêcher, de construire des églises.
À cette nouveauté s'opposent deux foyers de résistance : la ville de Rome et l'armée. Rome, où un paganisme intellectuel et aristocratique reste bien vivant, l'armée, où il est mal vu d'être chrétien. Le culte païen patriotique des militaires ne peut s'accommoder d'un Dieu pacifique qui n'a cure de l'empereur et qui meurt par amour. Or Martin est, comme Constantin, un fils de général. L'armée des IIIe et IVe siècles est une affaire de famille : Martin suit son père dans ses garnisons ; il naît en Hongrie, sur la frontière, et il devient militaire à l'adolescence. Lorsque Martin manifeste son attirance pour le christianisme, son père le prend fort mal.
En 338, il est en garnison à Amiens. Il a 22 ans. C'est alors qu'a lieu l'épisode du manteau. Martin croise un pauvre qui grelotte, prend son manteau, le coupe en deux, donne la moitié au pauvre, puis voit en songe la nuit suivante le Christ revêtu du même manteau. « Ce que tu fais au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que tu le fais », dit l'Évangile. Mais ce n'est pas n'importe quel manteau. C'est un manteau d'officier, un manteau de commandement. Il symbolise le pouvoir impérial. Il est presque sacré. Le couper en deux signifie aussi : je renonce au commandement, à l'armée, à l'Empire. Je le donne au pauvre parce que le seul vrai roi, c'est lui, le pauvre, le Christ humilié que les soldats de Pilate avaient revêtu du même manteau rouge au jour de la Passion. Si les officiers de l'Empire se convertissent, si l'empereur lui-même se convertit, alors le seul maître de ce monde est le Christ. Telle est la révolution de Martin. Elle renverse l'ordre du monde.
Logiquement, Martin quitte l'armée. Il rejoint à Poitiers un évêque connu, Hilaire, intellectuel talentueux et courageux, car la période est marquée par des querelles théologiques, que complique le jeu hasardeux d'un empereur tantôt partisan des uns, tantôt des autres. Martin participe à ces débats, réussit au passage à convertir sa mère, mais il attend surtout le retour au calme pour exécuter un projet qui répond à son désir radical d'abandon au Christ : la vie d'ermite.
Sur son chemin, depuis sa Pannonie (Hongrie) natale, qui était arienne, il fut traqué en Illyrie puis à Milan par des évêques ariens
Il faut se rappeler, à cette époque, les conflits très forts au sein du christianisme. Sur le plan doctrinal, la période était très incertaine. En 325, le concile de Nicée, présidé par l’empereur Constantin, stabilisa la doctrine trinitaire, avec égalité de nature entre le Père, le Fils et l’Esprit. Mais cette doctrine était contestée par Arius, prêtre de l’Église d’Alexandrie, aux yeux de qui le Père était plus important que le Fils. Constantin favorisa cet “arianisme”, tout comme son successeur. L’arianisme devint ainsi une version impériale du christianisme. Or Martin, lui, se situa vigoureusement du côté trinitaire. Ce fut un rude combat, et pas seulement doctrinal. Martin rejoignit Hilaire, défenseur de la Trinité, à Poitiers
Hilaire lui procure en 360 un domaine agricole au sud de Poitiers : Ligugé. Là, Martin, rejoint par des compagnons, inaugure le premier monastère de Gaule. Prière, silence, solitude : le programme est simple, mais exigeant. Martin y ajoute les mêmes pratiques d'ascèse que les moines d'Orient, se vêt grossièrement, pratique des privations. Martin est heureux, son monastère devient un lieu de rayonnement.
L'Évangile aux païens
En 371, l'évêque Lidoire de Tours meurt. L'usage à l'époque est que l'évêque soit élu. C'est Martin qui est choisi. Il n'en a aucune envie de quitter la solitude de Ligugé et revenir aux soucis du monde : un évêque est à la fois un pasteur et un administrateur, un prédicateur et un agent du pouvoir impérial. Néanmoins, par humilité, il accepte. Son apparition à Tours dans son vêtement d'ermite fait sensation !
Et le nouvel évêque n'a pas l'intention de changer sa vie. Il s'installe à Marmoutier, près de Tours, et crée un nouveau monastère. Ses compagnons cultivent des légumes, pêchent dans la Loire, s'isolent dans les grottes si nombreuses au-dessus du fleuve. Martin lui-même demeure dans une cabane de bois. Drôle d'évêque, jugent certains de ses collègues.
Tours, comme Poitiers, est une grande ville gallo-romaine bien placée sur les voies de communication commerciales et militaires. Malgré les menaces qui pèsent constamment sur ses frontières, la Gaule du IVe siècle est devenue un foyer de culture littéraire et juridique. L'organisation constantinienne de l'Église a placé un évêque par capitale de province, et l'évangélisation des villes est donc, quand Martin devient évêque, chose acquise. C'est dans les villes qu'on pense, écrit, baptise, organise. Mais, observe Martin, qu'en est-il des campagnes ? Elles ont été oubliées par les évangélisateurs... Certes, elles sont dangereuses en ces temps de raids barbares. Mais elles sont si peu chrétiennes. Martin entreprend donc, à pied ou à dos de mule, avec l'aide de ses moines, d'évangéliser ses campagnes. Il rayonne à partir de Marmoutier, parfois très loin.
L'exigence du partage
Sa prédication est classique par certains aspects, novatrice par d'autres. Classique est la destruction des innombrables petits sanctuaires païens de la campagne, arbres sacrés et autres enclos à mystères, dont beaucoup, sous un léger déguisement romain, remontent aux anciens Gaulois. Il insiste sur le renoncement à la violence, sur la force de l'exemple, sur l'exigence du partage.
Pour le partage, il va plus loin que ses collègues. Depuis l'origine, en effet, les évêques gallo-romains avaient organisé la charité, mais de façon assez administrative, avec des diaconies, des distributions de nourriture et des hospices. Martin, lui, demande que la charité soit vécue par chacun, spontanément, au sein de la communauté villageoise.
Martin constate aussi qu'un village était plutôt des “villae”, des unités d’exploitations agricoles, laissés à eux-mêmes, alors que le culte se célèbre principalement en ville, risquent rapidement de retomber dans l'indigence spirituelle. Il parsème alors les campagnes d'églises et surtout d'ermitages, qui sont autant de petits centres de vie chrétienne. Tous les moines et prêtres de ces fondations rurales sont formés à Marmoutier. Pour autant, Martin est plus un conquérant qu'un organisateur ; il reviendra à ses successeurs de mettre au point le concept de paroisse ou de distinguer le prêtre diocésain du moine.
L'efficacité de la prédication de Martin, sa célébrité, tout cela fait qu'on le réclame partout. On le voit à Trèves, capitale impériale des Gaules, aux côtés d'Ambroise et d'autres prélats, pour régler des questions de théologie ou de discipline. Il est appelé par les empereurs Maxime et Valentinien II. Mais il est mal à l'aise dans ces réunions très politiques. Il peut rappeler avec rudesse à un empereur que, bien que la théologie ait fait de la fonction impériale une fonction sacrée, les prêtres, les moines et les pauvres passent avant lui. Il finit par décliner toutes les invitations
Un saint intraitable
Si cette exigence évangélique et cette brusquerie d'ancien soldat sont mal reçues à Ravenne ou à Trèves, la résidence impériale de l'époque, la ferveur populaire ne cesse de croître. Depuis l'époque de Ligugé, on lui attribue des miracles. Il lutterait contre les démons, il effectuerait des guérisons. Martin avance en âge. En 397, il se trouve à Candes pour régler une dispute locale. Épuisé par 25 ans de mission, il sait sa fin proche. Dans la tradition des moines, il demande à mourir sur une couche de terre ou de cendres. Il meurt le 8 décembre 397. Les Poitevins et les Tourangeaux se disputent sa dépouille. C'est à Tours que son corps est enterré le 11 novembre, qui sera le jour de sa fête ; son culte prend de l'importance dès le Ve siècle, et Tours devient un des principaux pèlerinages de la Gaule.
L’actualité de la vie de St Martin
Martin a vécu un enracinement dans la solitude avec Dieu. En fondant le premier monastère d'Occident, il a connu la vie en communauté. Il fut un missionnaire, créant de petits prieurés pour l'évangélisation de la Gaule. Ces trois facettes, vie spirituelle, vie communautaire et vie apostolique - sont le cœur de sa spiritualité.
Martin est un modèle de charité, surtout d'une charité pastorale, ouverte à toutes les couches de la population : les malades, les jeunes, les personnes âgées, les couples, les personnes divorcées, celles qui n'ont pas la foi.
Quand il a évangélisé la Gaule, Martin s'est opposé à l'idolâtrie. Aujourd'hui, il existe de nouvelles formes d'idolâtries : l'idolâtrie de l'argent, le culte de soi-même, celui de la jouissance, la mentalité de consommation, quand, à côté de nous, des gens n'ont pas de quoi vivre décemment.
Évangéliser, c'est à l’image de Martin, être porteur d'une espérance dans la vie éternelle au cœur d'une société qui désespère d'elle-même. Martin fut un évangélisateur itinérant. On peut y voire une invitation à « sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l'Évangile », comme le demande le pape François.
Martin européen
Le biographe de Martin, Sulpice Sévère, son contemporain et ami, riche avocat bordelais retiré en Gaule narbonnaise, fut le premier à utiliser le terme ”Europe” en un sens non mythologique mais pour désigner la partie occidentale de l’Empire. Et ce en comparaison avec l’Orient et ses richesses spirituelles : “Avec le seul Martin, l’Europe peut se tenir au même rang que l’Égypte.” Il faisait allusion aux Pères du désert. Martin a ainsi marqué l’émergence d’un christianisme proprement européen, latin, occidental, face à un Orient riche et trop insouciant. »
Depuis 1884, l’église St Martin de Hayange est placée sous son patronage.
Texte extrait de la revue "la Vie" novembre 2015 - St Martin histoire de France -Yve Combeau
Saint Crépin et Saint Crépinien, martyrs
Crépin et son frère Crépinien, gentilshommes romain, avaient embrassé la foi chrétienne. Renonçant à leurs biens, ils quittèrent Rome et, s’engagèrent comme Missionnaires. Ils parcoururent Gaule et s’installèrent à Soissons vers 245.
Là, ils choisissent d’exercer le métier de cordonniers, qui va leur permet de gagner leur vie tout en prêchant la Bonne Nouvelle aux personnes de la bonne société qui se présentent à leur atelier, et auprès des pauvres qui y étaient chaussés gratuitement.
Comme ils effectuaient un travail de qualité et que leur compagnie est agréable, ils acquirent bientôt une grande renommée, ce qui leur assura une clientèle de plus en plus nombreuse et leur permettra, durant les quarante ans d’exercer leur apostolat, et de convertir un nombre important de personnes.
Leur échoppe était devenue un peu comme un atelier de compagnons où l’on cause, surtout de cette nouvelle religion le christianisme, une religion mal vue des autorités impériales car on y adorait qu’un seul Dieu.
En 285, ils furent dénoncés, arrêtés et conduits devant l'empereur Maximilien de passage dans le nord de la Gaule. L'empereur leur ordonna d'abjurer leur foi, qu’ils avaient confessée, ce qu'ils refusèrent vivement. Maximilien les remit aux mains du préfet des Gaules Rictiovare, qui leur fit subir de nombreux supplices avant d’être exécutés par décapitation, sur les bords de l’Aisne, le 25 octobre
Le culte de saint Crépin et Crépinien est un de ceux qui sont restés les plus populaires ; des confréries ouvrières furent établies sous leur vocable, de nombreuses églises bâties en leur honneur.
Ils inventèrent, dit la légende, la boule de saint Crépin: « C’est tout simple, vous prenez une fiole bien propre, d’une rotondité la plus parfaite possible, vous la remplissez d’eau, et vous placez votre chandelle derrière. La lumière de la flamme va se réfracter, et elle répandra sur votre plan de travail diffus et sans aucune agressivité ». C’est ainsi que les dentellières de Soissons se sont économisé les yeux pendant des siècles.
Crépin a inspiré cette prière : «Seigneur, Ta Parole est une lampe à mes pieds».
Ces deux saints martyrs sont, de par leur métier, patrons des cordonniers, mais aussi des gantiers, des selliers et des tanneurs. Ils sont fêtés le 25 octobre.
Extrait du livre de Pierre Becker « un prénom, un saint » Editions du Signe.
Saint Luc, scribe de la miséricorde
Luc l’Evangéliste, est l’un l’auteur du 3ème Evangile, écrit avant l’an 63. Il est né à Antioche dans l’actuel Turquie, et il n’était pas juif. Il n’avait pas grandi dans la culture politico-religieuse qu’était celle de la Palestine et tout particulièrement de Jérusalem. Il était médecin grec, adorateur des idoles, et il avait connu Jésus par l’apôtre Paul qui lui non plus n’avait pas été témoin personnel des évènements concernant la personne de Jésus, ses origines, son enseignement, sa fin tragique.
Tous deux, Paul et Luc, avaient découvert Jésus par les apôtres, Pierre, André, Jacques, Jean et les autres qui affirmaient avec une foi à déplacer les montagnes, que ce Jésus qu’on avait condamné à mort et exécuté, est ressuscité et vivant.
Pendant 18 ans, il ne quittera plus l’apôtre des nations et le suivi lors de ses voyages en Macédoine et jusqu’à sa mort à Rome en 67.
Modeste et compatissant, il retient plus que les autres évangélistes tout ce qui marque la bonté du Sauveur : l’enfant prodigue, le bon Samaritain, la brebis perdue, le bon larron... Dante dira de lui : « il est le scribe de la miséricorde »
C’est lui qui nous a parlé avec tant de délicatesse de la Mère de Dieu, dont il nous dit « elle méditait toutes ces choses dans son cœur » comme Luc le fera en écoutant Paul et en nous transmettant cet Evangile de la bonté de notre Père du Ciel.
Il est l’auteur aussi du livre des Actes des Apôtres, patron des médecins, des services de santé, peintres et sculpteurs. Il est fêté le 18 octobre.
Extrait du livre de Pierre Beckert « un Prénom un Saint »