Méditation commémoration de l'Armistice de 11 novembre 1918
Evangile selon St Luc (17, 1-16)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà.
Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. »
Défi communautaire
Luc nous rappelle aujourd’hui combien nos communautés sont vulnérables. Leur vie et leur croissance exigent de tous, et particulièrement des responsables, tact, pardon, respect de l’autre et droiture. Défi impossible ? Non, si comme Robert Schuman nous savons construire une communauté, européenne et de nations unies, de paix en sachent reconnaître nos erreurs et pardonner à nos ennemis et les confier au Christ, qui a rétabli la paix, commençant à tisser la toile d’une nouvelle fraternité…
À 9h45, le 11 novembre 1918, le Maréchal Foch envoie le télégramme : « Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 novembre, 11h ».
Dans les tranchées le clairon sonne à 11h du matin l’arrêt des combats. 18,6 millions : nombre de morts provoqués par 4 ans de combats. Près de 9,7 millions sont des militaires et 8,9 millions sont des civils.
Dans « le détail », 1 400 000 soldats français ont été tués, soit 27% des 18-27 ans. Les pertes allemandes s'élèvent elles à 2 036 897 militaires. Les pertes civiles sont les plus élevées dans l'Empire ottoman, avec 4 200 000 tués, en raison notamment de terribles famines, conséquences du blocus mis en place par les Alliés.
Un quart : Il s'agit de la part des jeunes Français âgés de 20 ans en 1914 et morts ou portés disparus en 1918. Si l'on y ajoute les morts liées aux maladies infantiles d'avant-guerre, cette classe d'âge a perdu 52% de ses effectifs en 1918.
986 000 : C'est le nombre d'orphelins français à la fin du conflit. Une situation qui a obligé les autorités françaises à créer le statut de "Pupille de la nation", avec la loi du 27 juillet 1917. On compte également près de 600 000 veuves au lendemain de la guerre.
Un milliard : C'est le nombre approximatif d'obus tirés par les belligérants. Selon les estimations, près d'un quart de ces munitions n'ont pas explosé. Aujourd'hui encore, près de 300 tonnes d'obus sont collectées chaque année par 100 démineurs à temps complet.
En ce lundi 11 novembre 2024, nous commémorons l’armistice du 11 novembre 1918 marquant la fin des combats de la 1ère guerre mondiale. Une guerre qui a ruiné la France et les pays d’Europe. Le P. François Moreau, moine de l’abbaye saint Martin de Ligugé écrit le 9 novembre 1918 : « Quelle joie plus grande encore si cette paix extérieure nous apportait aussi la paix intérieure qu’avant la guerre nous connaissions si peu ! »
Ce qui est vrai en 1918 l’est toujours en 2024 : Le Pape François rappelait cette année 2018, lors de la fête de Pâques : « le Christ avec sa mort et sa résurrection, a vaincu le péché qui séparait l’homme de Dieu, l’homme de lui-même, l’homme de ses frères… Il a rétabli la paix, commençant à tisser la toile d’une nouvelle fraternité… Seule cette fraternité peut garantir une paix durable, peut vaincre les pauvretés, peut éteindre les tensions et les guerres, peut extirper la corruption et la criminalité »
Demandons la grâce de la paix dans le monde d’aujourd’hui, par l’intercession du vénérable Robert Schuman, promoteur de la paix en Europe, qui nous encourage à devenir les sentinelles d’une fraternité possible, à travers le pardon entre les ennemis d'hier, et la reconstruisions de l'amitié entre frères et sœurs d'un même Dieu. Ce défi communautaire ’est devenu possible aujourd’hui, à envisager l'avenir dans l'espérance de ceux qui ont foi en la paix du Christ, vainqueur du mal, à se planter sur la Terre des Hommes éternellement.
Remettons la paix au cœur de notre vision de l’avenir, comme objectif central de notre action personnelle, sociale et politique, à tous les niveaux. Désamorçons les conflits avec l’arme du dialogue. Notre prière est le « cri » qui monte des vivants et des morts, à élever vers Dieu, qui entend toujours le cri angoissé de ses enfants. Le dessein de Dieu, pour notre salut, ne change pas, et c’est “un projet de paix et non de malheur " "Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous." Accueillons le retour du Christ qui revient habiter parmi nous.
Soyons attentifs aux signes de sa venue dès aujourd’hui
Equipe Méditation@Evangile – Echo d’Ozanam N°272 - Vincent Ravince - Le Rosaire en Equipe n°500 - François Roger