meditation
Vivre en eux par sa Parole
Ces ultimes paroles de Jésus à ses disciples ont évidemment un poids considérable, une charge émotionnelle que l'on n'a pas de peine à imaginer. Que fait Jésus ? Ce qu'il a toujours fait ! Il donne sa vie et éclaire celle des autres. Il sait qu'il va être arraché aux siens.
Cependant il ne les abandonne pas. Ses paroles sont en eux désormais. Il n'a vécu que pour cela : vivre en eux par sa parole. Il a tout donné de lui à ceux qu'il aimait. L'amour est venu en Marie pour engendrer le Verbe de Dieu. C'est l'expérience décisive qui a créé un avant et un après. La Parole crée un avenir à celui-celle qui l'accueille. Désormais, répondre à cet amour, c'est mettre en chair les mots de l'amour venus du Père par le Fils. L'amour est semé pour que le monde ait la vie et qu'il l'ait en plénitude. Le disciple est celui qui a accueilli cette promesse, s'y convertit et y engage toute sa vie. C'est ainsi que peu à peu se réalise cette divine communion d'amour où la vie des uns devient celle des autres : obéissance réciproque.
Puissions-nous en ce dimanche rendre grâce pour cette incorporation au Père que Jésus réalise pour nous. Agrippons-nous à son commandement : aimons-nous les uns les autres comme il l'a fait pour nous. Il y a urgence que le monde sache qu'il est aimé d'amour. C'est la vérité qu'il attend : à diffuser dans la puissance de l'Esprit, amour viral.
Equipe Evangile@peinture – Peinture Bernadette Lopez- Fribourg
TOUT EN LUI
Ce texte semble tout à la fois focaliser notre regard et, en même temps, tout à coup l'ouvrir. C'est ce qui nous arrive quand nous regardons Jésus. Plus nous le regardons, plus nous voyons beaucoup plus en lui. Ce n'est pas une question de bonne distance mais d'intensité et de profondeur. L'amour sait regarder l'aimé ainsi. Le regard qui va plus loin, qui embrasse passé, présent et avenir, c'est le regard d'amour qui plonge dans l'éternité et l'infini d'une présence qui enveloppe et dépasse. Le regard est soudain habilité à une perception nouvelle. Tout en soi est élevé à une sensibilité augmentée. Jésus focalise le désir dont la fonction est de nous emmener toujours plus loin. Il cristallise ce désir parce qu'il concentre en lui tout ce que notre être attend. Il porte en lui la vie en plénitude à laquelle nous aspirons. Il la donne à tous ceux qui passent la porte de la foi.
Il est le chemin parce qu'il est avec nous à chaque instant pour nous éveiller à cette vie en plénitude et à ses exigences. Il est la vérité parce qu'il est ce que nous sommes appelés à devenir toujours davantage: enfants du Père. Il est la vie parce qu'il donne ce qu'il a en lui.
Ce que Jésus dit de lui, dit quelque chose de nous. Jésus nous reflète ce que nous sommes depuis toute éternité et que nous peinons encore à entrevoir par manque de foi. “Celui qui croit fera des œuvres plus grandes que moi”. Jésus nous ouvre en grand les fenêtres de notre vie pour qu'elle se laisse prendre au grand désir du Père que nous ayons la vie et que nous l'ayons en plénitude.
N'ayons pas peur de ce pouvoir qu'il nous a confié de croire et d'offrir avec lui la vie dans le monde.
Equipe Evangile@Peinture –Peinture Bernadette Lopez- Fribourg
La Porte de la Vie
Dans l'évangile d’aujourd’hui, Jésus multiplie les images pour dire qui il est. L'image de la porte est assez énigmatique. La porte marque le passage. A la fois l'ouverture et la fermeture, la protection et la liberté. Moi je suis la porte des brebis dit Jésus. Qu'est-ce à dire sinon qu'en Lui se trouve l'accès à ce qui donne la vie?
Jésus concentre tous les regards. Il est la nouvelle arche dont la loi unique est l'amour. Les brebis le savent bien. Elles connaissent et suivent celui qui est passé par la porte. C'est l'amour des brebis qui légitime le pasteur. Jésus donne ici la clé de lecture de son histoire personnelle, mais ouvre aussi la porte à notre discernement personnel. Vouloir la vie en plénitude pour les brebis, voilà ce qui nous apparente au bon pasteur. La vouloir pour soi, voilà qui nous apparente aux voleurs.
Jésus vient nous libérer du détournement de la vie. En suivant sa voix, nous entrons dans le monde de l'amour qui est prêt à se livrer pour les autres. En nous gardant dans son enclos, par sa Parole, Jésus nous ouvre des perspectives de vie insoupçonnées. Gardons en mémoire que c'est lui qui nous guide pour que nous ayons tous la vie en plénitude. Il nous sauve en nous impliquant dans ce grand désir, en nous y incorporant, corps et sang.
Puissions-nous donc nous laisser conduire jour après jour sur ses chemins, et par sa Parole ouvrir les portes de la vie en plénitude pour tous ceux que nous croisons.
Equipe Evangile@peinture –Peinture Bernadette Lopez- Fribourg
Sur le chemin d’Emmaüs
Nous aurions sans doute bien aimé nous trouver sur le chemin d'Emmaüs pour écouter Jésus récapituler toute l'histoire biblique pour en montrer le fil rouge. Pour les deux hommes, il y a un avant et un après cette rencontre. Ils vivent un retournement complet de situation. Ce qui se présentait comme une catastrophe devient la clé de lecture d'un événement qui ouvre tellement de possibles que la route s'en trouve bouleversée: inversée. La mort de Jésus est l'événement par lequel l'Ecriture se trouve accomplie, et la vie définitivement ouverte à la puissance du Ressuscité.
En réalité, l'expérience d'Emmaüs nous arrive symboliquement à chaque fois que nous célébrons l'eucharistie. C'est véritablement le lieu où Jésus nous rejoint sur notre chemin de vie avec tout ce dont nous sommes chargés. Jésus vient et marche avec nous. L'eucharistie n'est pas un moment d'arrêt mais une marche au cours de laquelle Jésus vient nous emboîter le pas pour nous écouter et relier son histoire à la nôtre. Il vient embrasser notre histoire par la sienne. Pour les pèlerins d'Emmaüs, la tristesse et les espoirs déçus se sont effacés pour laisser place à la confiance et à la joie. Les cœurs se sont mis à rêver, à vibrer, à voir le chemin autrement, à faire face à la vie. Le Christ Ressuscité vient ainsi réactualiser notre désir de vie et notre capacité à le partager.
Le Christ est mort mais il est ressuscité. De même pour nous: nous avons à mourir à une manière de voir les choses pour entrer dans la paix qui nous vient de sa Parole, dans le va et vient entre les Ecritures et la réalité, dans le partage fraternel, dans la prière du Notre Père, dans la communion réalisée, dans un autre récit qui fortifient notre cœur et alimentent notre foi pour transmettre et proclamer à notre tour « Christ est ressuscité !»
Equipe Evangile@peinture – Peintures Arcabas et Bernadette Lopez - Fribourg
Dimanche de Pâques : Croire ! – Jn 20,1-9
«Il vit, et il crut ». La foi du disciple, ce n’est pas de chercher des explications, des preuves. C’est croire, contre toute raison, que la mort (sous toutes ses formes) n’a pas le dernier mot ; que la victoire, toujours, revient à la Vie. Jésus absent, invisible, nous a conduits jusqu’ici pour que nous devenions comme lui. Pâques n’est pas un point d’aboutissement, mais le début d’une vie toute nouvelle, d’une nouvelle aventure
? Je me remémore un moment où ma vie a été ressuscitée,
où les forces de mort ont été vaincues. Que veut dire, pour moi,
«vivre en ressuscité-e» dès maintenant ?
5ème dimanche de carême
Etre du côté de la vie ne signifie pas échapper à la mort : Jésus pleure son ami Lazare et va lui-même connaître le tombeau. Mais il est peut-être possible de se préparer à «mourir vivant», c’est-à-dire à vivre sa mort comme le dernier acte d’une existence toute donnée, assumée jusqu’au bout. Difficile à entendre, dans notre société où la mort est tabou, où tout ce qui l’évoque est occulté…
Prière de Nancy de Montpellier - Image Joêlle Dalle - fnp-édition
L'aveugle-né- Mise en Lumière
Passer de la Loi à la foi
Que votre lumière brille devant les hommes
8 janvier L'Epiphanie, 15 janvier Journée du Migrant et du Réfugié
Depuis quelques décennies, le jour de l’Epiphanie est devenu dans de nombreuses paroisses le dimanche des migrants. Ce jour-là des cantiques en langue étrangère agrémentent la liturgie du jour et des costumes folkloriques d’autres horizons, plus colorés les uns que les autres, mettent quelques touches de fraîcheur au milieu de la grisaille hivernale, tout comme les rois mages qui ont pris place dans la crèche, drapés dans leurs habits dorés. Venus de l’Orient mystérieux, ils sont eux aussi les migrants de la fête.
Les migrants d’aujourd’hui sont bien différents, ils ne viennent pas les mains chargées de cadeaux et décidés à repartir après quelques jours de tourisme. Ils sont des migrants politiques demandeurs d’asile ou des migrants économiques cherchant sur notre vieux continent une vie plus humaine. Les sages de chez nous les saluent poliment et leur expliquent pudiquement qu’ils ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde, mais les migrants continuent à frapper à la porte comme l’ami importun* de la parabole de Jésus.
Quelques vétérans de chez nous se souviennent qu’ils ont été eux aussi évacués, réfugiés ou même déportés, heureux eux aussi d’avoir été accueillis ou même parfois simplement soutenus par un morceau de main tendu par-delà une barrière de barbelés.
Tous, en tous cas beaucoup des migrants gardent l’espoir de pouvoir dire un jour, comme dans la parabole du jugement dernier : « J’étais étranger, et vous m’avez accueilli. »** Et le lecteur assidu de la Bible se dit : « Le peuple de Dieu n’a-t-il pas toujours été un peuple de migrants ? »
*Luc XI,5-8 ; ** Matthieu XXV,38 ; *** comme Abraham ou les fils de Jacob en Egypte.
l’AGENDA BUISSONNIER - Pierre BEKER
Témoignages de migrants
Je souhaite apprendre un métier !
« J’ai quitté le Mali en septembre 2014 à 16 ans et suis arrivé à Brest quatorze mois plus tard, après être passé par la Mauritanie, le Maroc et l’Espagne où j’ai travaillé pour payer le voyage. Pris en charge par le Conseil général jusqu’à mes 18 ans (mars 2016), je vis depuis dans un squat, mange dans les associations, vais quatre fois par semaine à l’Abaafe. J’y apprends à lire, écrire, parler mieux français. J’ai l’autorisation de séjour jusqu’en février 2021, mais pas celle de travailler. Fin 2015, j’ai téléphoné à mes parents, ils étaient persuadés que j’étais mort. Je ne regrette pas d’être venu ici, je souhaite apprendre un métier, faire n’importe quel travail».